Descriptif
Informations
Afin de conserver certaines spécificités du conte, j’ai gardé la présence d’un conteur en voix-off, comme un troisième personnage. Mais je voulais aussi rendre ce récit plus contemporain et cinématographique. On passe de moments où la voix est très présente à des passages plus contemplatifs, où l'on partage des moments du présent des personnages. Le film nous transporte dans le jardin de l’ogre, saisons après saisons.
J’avais envie de créer un personnage féminin fort et volontaire, différent d’une princesse passive de contes de fées. Cette histoire m’a permis de mettre en place des renversements des rôles féminins et masculins (notamment la pénétration et la gestation) qui s’ajoutent à un jeu de taille entre très grand et très petit. Je voulais que les deux personnages nous fassent ressentir l’évolution de leurs désirs et de leurs sentiments. Ainsi l’ogre est parfois enfant, parfois mère ou amant.
Les techniques du monotype et de la rotoscopie apportent une dimension sombre et réaliste au conte. La rotoscopie crée une forme de monstruosité grâce à l’étrangeté des mouvements réels transposés. Le monotype amplifie la représentation des sentiments comme la colère par la déformation du corps de l’ogre et la vibration de la matière. Je voulais garder une trace de la violence sousjacente des contes de fées dans l’écriture graphique. Une image qui tremble, qui nous saute aux yeux parfois. Comme une vieille histoire qu’on ressasse depuis des années et qui s’efface petit à petit.