Descriptif
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Il sera question de traduire les expériences de certains paysages et de construire un dialogue entre ces émotions et les hypothèses formelles qui les catégorisent. La perception d’un paysage demeure comme la conséquence d’une conjugaison de plusieurs sens et pour vivre ce paysage il faudra le comprendre et s’adapter.
Les principes d’évolution et de révolution animent le vivant et façonnent le relief à différentes échelles; que ce soit face à l’étendue d’un panorama ou replié sur de micro cellules. Ces variations sont aussi les témoins de diverses graduations temporelles. De la somme de cycles muets, nous en retenons les saisons qui rythment les années en région tempérée. Les communautés humaines y ont laissé leur empreinte en modelant le paysage et en domestiquant la nature selon les nouveaux besoins de leur développement. L’éclaircissement des forêts, l’alignement des arbres, le tracé des surfaces des champs à cultiver, la création de lacs, témoignent de cette immense entreprise d’appropriation des territoires au fil des siècles. Retrouver les sensations que l’on éprouve dans la nature ou dans ces paysages
consiste donc aussi à définir des procédés et des protocoles de fabrication des éléments constitutifs d’une sculpture. La production d’éléments modulaires permet de concevoir des oeuvres qui dans leur principe sont reproductibles à l’infini. L’organisation de ces modules génère des motifs dont la répétition et les modes d’assemblage déterminent l’emprise d’une forme dans l’espace. L’attention portée à certains modèles mathématiques qui décrivent des modes d’organisation des cristaux (flocon de neige), des principes de croissance (suite de Fibonacci), des calculs de surfaces complexes (l’ensemble de Mandelbrot) m’a permis de caractériser et parfois calibrer les éléments de mes sculptures. Au plaisir ressenti dans les phases d’élaboration de la structuration de ces éléments s’ajoute celui de leur exécution par une gestuelle lente, répétitive voire méditative. Une manière en quelque sorte, d’intérioriser et de réactiver les paradoxes d’un intervalle entre logique et désordre.