Les Mille et une Nuits, aux imaginaires bien ancrés dans la culture populaire, m’ont donné envie de déconstruire et de m’éloigner des représentations orientalistes, de proposer un autre regard. Il me tenait à coeur de faire le pont entre cette littérature millénaire et l’illustration que nous pouvons en faire aujourd’hui. l’univers flamboyant et riche du récit permet un registre large d’images du bestiaire et de la flore de l’empire ottoman.
J’ai bâti mon propre répertoire de formes, j’ai exploré les herbiers d’orient des musées nationaux à la recherche de mes traits et de mes propres codes pour proposer une édition ancrée dans son temps aux racines profondes. Les lignes se délient et s’entremêlent dans un délavé de couleurs. Dans un effort de synthèse de la forme et de revisite des codes de l’ornement, je me questionne. À quoi ressemble aujourd’hui un tapis de conte oriental, une tapisserie herbacée? Aujourd’hui, l’estampe devient tirage et la dorure se sérigraphie. Les animaux naissent chaque nuits pour mieux dormir le jour dans une édition en sept livrets en risographie semblables aux nuits qui la composent.