Descriptif
Informations
Aborder un projet latent, au travers d’un apprentissage commun. C’est ainsi que j’ai pris l’habitude de construire des images. Avec une mécanique qui se déforme et se reforme offrant ainsi des espaces de liberté. Des espaces propices pour faire rimer poésie et politique ce qui implique une liberté de ton. Cette liberté de travail, se crée selon des rythmes différents et ne se calque pas sur des modèles. C’est bien sur un terrain à chaque fois renouvelé que j’amorce mes projets. Labib, est l’un de ces desseins. Le fennec, employé pendant vingt ans comme emblème de l'environnement en Tunisie, devient ici une intention. Une image furtive résonnant dans les paysages. En découle ces structures qui déplacent cette image et la rend mouvante. Ces paysages désertiques ou exotiques, ces lieux indéfinis évoluent sans cesse et deviennent alors le terrain idéal pour concevoir de nouvelles possibilités. Le désert particulièrement, encore trop mal défini, propose suffisamment de matière au mouvement et au changement. Sur ces lieux circulent des mythes, naviguent les images, les acteurs sont seulement de passage. Les personnages incarnent toujours des figures fugitives. Lorsque j’ai réalisé en octobre, Les Hommes sont-ils des fleurs ? Il s’agissait aussi de deux Hommes-fleurs expulsés de leur lieu de résidence qui cherchaient à s’implanter. On les voit avancer sans avoir de but précis. Où vont-ils? C’est vrai, ils ne vont nulle part ; je veux dire que ce n’est plus important, pour eux, d’arriver quelque part. Ce qui est fondamental, c’est d’avoir le bon point de vue, d’être en chemin. C’est leur aspiration : être en route. Qu’il s’agisse de personnages mythologiques, qui errent comme cela ou de personnes qui s’échappent. Ces questions qui soulèvent de nombreuses problématiques me préoccupent et me permettent d’aborder des points sensibles du monde d’aujourd'hui. En définitive cette recherche, non seulement de formes de travail, mais de personnages, s’annonce comme un repérage où les migrants, Labib, les Hommes-fleurs, et bien d’autres, fictifs ou non, constituent eux-mêmes de réelles pistes.