Descriptif
Informations
Une plongée dans un voyage imaginaire et dans un univers onirique, où nous découvrons de nombreuses villes et où nous nous remémorons certains souvenirs d’autres villes.
Assis dans le jardin ou sur les marches du palais, le jeune voyageur vénitien Marco Polo raconte à l’empereur de Chine, Kublai Khan, une série d’anecdotes de voyages en lui décrivant les cinquante-cinq villes qu’il a visitées.
Kublai Khan, âgé et mélancolique, possède déjà tout mais reste insatisfait. Au fur et à mesure que Marco Polo maîtrise la langue de l’empereur, Kublai Khan s’intéresse de moins en moins aux descriptions qui lui sont faites et il se met à vouloir rêver de son propre modèle de ville. Les deux hommes s’interrogent alors tour à tour sur le monde moderne en construisant et déconstruisant des villes. Ils finissent par ouvrir le grand atlas et le discours porte désormais, non plus sur la différence, mais sur l’universalité du phénomène urbain.
Le dialogue entre les deux personnages introduit un élément de continuité narrative permettant de construire la trame du spectacle.
A l’échelle d’un théâtre, j’ai voulu reproduire l’intimité d’une lecture qu’on ferait à un enfant le soir au coucher. Les enfants ont la faculté de lire les signes, de recevoir le théâtre émotionnellement et ont une imagination débordante. Mon dispositif sera donc tourné sur un langage qui ne passe pas nécessairement par le discours.
La scène devient une sorte de livre ouvert, un grand livre animé avec des pop-up géants qui jaillissent du sol, comme une expérience narrative où se mêlent ombres, voix, sons et projections. Les images se figent pour raconter, pour suspendre le temps, le regard du spectateur recherche des détails, rentre dans l’image.
De véritables tableaux s’enchaînent comme on tournerait les pages d’un livre.
Nous sommes face à un catalogue, une liste, une collection de villes et de formes.
Une scénographie blanche, comme une page blanche que l’on vient remplir petit à petit. Le papier blanc comme réceptacle de la parole. Le page blanche, comme territoire de possibles, donne corps à l’imaginaire. Deux livres d’échelles différentes coexistent dans l’espace scénique. Le petit livre, au gré des pages tournées, donne son rythme à la construction et déconstruction de chacune des villes du grand livre ouvert. Le spectacle met alors en scène un jeu de perceptions où le spectateur est invité à basculer d’un monde à l’autre et ainsi se laisser submerger par sa propre imagination.
Les deux personnages sont représentés sur scène, comme des silhouettes manipulatrices de chaque action. Marco Polo apparaît comme une sorte de guide de voyage, et Kublai Khan, aperçu en haut de son observatoire, est l’élément perturbateur qui cherche à en descendre pour créer sa propre ville.
Cette adaptation se découpe en deux actes et un tableau final, présentée en extrait lors de la soutenance, en présence du personnage de Marco Polo. Ce dernier guide et vient - grâce à son petit livre blanc - rythmer les mouvements de la maquette.