Défilé Design Vêtement : celui que l'on regarde marcher
Descriptif
Informations
Au moment du défilé, ceux qui sont les mieux placés sont les preneurs d’images : meilleur angle, meilleur fond, meilleure lumière. De fait, ils sont ceux qui communiqueront au plus grand nombre l’image dite idéale du défilé. Ils peuvent jouer d’artifices que nos sens sont incapables de reproduire au moment de l’événement : ils zooment, arrêtent le temps, cadrent, recadrent, utilisent la lumière, etc. Ce sont ces images réalisées par les photographes qui seront diffusées dans les formats « papier » classiques, ou « vidéo ». Ces supports adaptés à une lecture lente et soigneuse excluent alors toute expérience réelle de l’événement.
L’étude de la perception d’un environnement spatial par l’usage qu’en fait le corps est une dimension essentielle. Si je ne peux ralentir le temps d’un défilé de mode, je peux, en revanche, chercher à guider le regard du spectateur sur les détails à ne pas manquer. À la manière d’un architecte qui recadre le paysage ou encore d’un directeur de la photographie sur le tournage d’un film qui construit la future lecture du spectateur, je cherche à associer le mouvement des corps à la position idéale, la lumière idéale ou encore le cadre idéal et ce, autant que possible, pour chacun des spectateurs. Soit le spectateur reçoit le cadrage comme processus poétique et esthétique, soit il se sert du cadrage pour mieux percevoir le vêtement.
Celui que l’on regarde marcher est une installation qui cherche à démultiplier le spectateur comme s’il occupait plusieurs places à la fois pour faire l’expérience du défilé (...)