La main 2.0
Descriptif
Informations
Premier geste
Mon point de départ fut la récolte d’un fragment de bois flotté. Ce geste avait un sens dans l’acte et dans sa symbolique. Par sa temporalité, le morceau de bois évoque un retour à la genèse, lorsque la nature n’était pas façonnée par l’homme, mais par ses propres lois : l’eau et le vent façonnent la matière et dessinent des courbures aléatoires dans le bois.
Le geste fondamental de la « récolte » s’est accompagné d’une prise en main qui a fait émerger en moi une question cruciale : la question de la main et de son rôle fondamentale dans la création contemporaine textile. La main, aujourd’hui, est entourée d’objets et d’outils qui l’éloignent parfois de l’acte créateur. Commencer par un geste primitif et instinctif est un partis-pris en opposition à nos gestes automatiques induits par notre pratique des outils numériques.
Questionnement
L’idée est de questionner le processus de création contemporain textile, ou comment perpétuer le travail indispensable de la main en le combinant avec des outils contemporains numériques ?
Processus
Ma démarche consiste d’abord à explorer le potentiel esthétique d’un fragment de temps primitif. Je me positionne dans mon environnement actuel, comme aux origines lorsque l’homme a commencé à façonner ses premiers outils, mais dans un contexte contemporain avec les outils de ma génération en perpétuant le travail irremplaçable de la main, le mettant ainsi au centre du processus de création.
Ce processus personnel d’appropriation me permet d’établir un dialogue entre le sensible et le codé.
Dialogue
La seconde étape m’amène au travail du dessin. En combinant un travail méticuleux de dessin à la main avec des outils numériques, j’ai pu établir un univers de formes et de couleurs qui m’emmène peu à peu vers le travail de la matière. Ce processus personnel d’appropriation me permet d’établir un dialogue entre le sensible et le codé. Le but était d’allier l’esthétique contemporaine à un artisanat ancestrale afin de développer des matières hybrides qui valorisent un savoir-faire allié à une processus numérique. La partis-pris d’utiliser une technique manuelle afin d’obtenir des formes en 3D est une résistance à une production de masse qui pourrait être introduite par les technologies numériques.