Descriptif
Informations
Ce fiévreux dans son délire est créateur de tout un théâtre d’animaux fantastiques. Ces créatures sont la projection de ses angoisses et ses obsessions, aidé par la fièvre qui lui permet de l’extérioriser. Ce texte m’a donné envie de travailler scénographiquement des notions telles que les différentes natures que peuvent prendre l’espace, le mouvement et le temps, et les animaux. Ici on peut clairement séparer deux espaces : l’espace physique, le réel qui est celui de la chambre, où le personnage est immobile et ne fait que contempler ; et l’espace mental, l’imaginaire, qui est celui qu’il va projeter au travers de ses angoisses et ses obsessions, et que nous, spectateurs, avons le plaisir de découvrir. C’est l’intérieur de la pensée de quelqu’un qui nous est ici dévoilée. Ce qui m’intéresse dans ce texte c’est le contraste entre immobilité et mouvement. Ces notions pourtant paradoxales se
rejoignent dans ce texte qui décrit différentes perceptions du temps. Le malade inerte sur son lit, est en position de spectateur en retrait, et en même temps c’est lui qui crée ce qu’il contemple. Il est immobile mais tout autour de lui est mouvement, un mouvement qui se perd même dans le temps. Cette variation combinée de mouvements et de temps décrit un paysage fascinant où les rythmes sont « incohérents » et surprenants. Pour cela j’ai décidé de créer un endroit isolé, où le spectateur puisse être confronté à lui même et puisse laisser sortir ses angoisses et ses peurs à travers les miennes. Un endroit puissant, intime, organique et très personnel.