Facebook   Viméo     Twitter   Instagram

Menu

Formulaire de recherche

"Aphasie" ou "Eclipse"

Louis Oppmann, "Aphasie" ou "Eclipse"
Grand projet, Cinéma d'animation, 2022
Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais j’avais l’espoir qu’en réalisant ce projet de fin d’étude, je pourrais enfin trouver certaines réponses à des questions très personnelles qui m'habitent. Ou peut-être avais-je juste envie d’utiliser ce projet à des fins salvatrices. Quoi qu’il en soit, pour ce faire, il fallait que je choisisse un sujet qui me soit familier et que je maîtrise. j’ai alors fouillé dans mes récents carnets de croquis, puis j’ai commencé à animer les pages qui me plaisaient directement au banc-titre. Mais étrangement cela me paraissait manquer de lien avec le réel. Rester dans le monde de mon imagination ne me convenait pas. J'avais besoin d’images concrètes, qui fassent sens d'emblée.
  • D.R

Descriptif

Informations

A force de tourner en rond dans mon studio parisien, j’ai eu l’idée de devenir mon propre sujet. Alors j’ai commencé par filmer ma routine : faire mes besoins, ma toilette, circuler, me faire à manger, la vaisselle, descendre les poubelles etc. Tout d’un coup, les actions les plus banales que j’avais tant l’habitude de faire et qui me semblaient si naturelles, me devenaient étrangères. Il m’était difficile de faire abstraction du dispositif que j’avais mis en place et j’avais peur que chaque mouvement soit conditionné jusqu’au moindre de mes tremblements.
J’ai par la suite animé les séquences, grâce à la technique de la rotoscopie (recomposer, image par image, les plans filmés en prise de vue réelle par le dessin). Ce procédé, que j’avais déjà expérimenté dans le cadre de mes études, me semblait être à ce moment le plus approprié.
Il me permettait de me rapprocher de la crudité du réel. Je me suis retrouvé face à ma propre intimité. J’étais confronté à l’image de mon corps, de mon visage, de ma gestuelle mais aussi à mon enfermement, ma lassitude et mon aliénation, avec tout ce que cela peut avoir de complexe.

Avec ce court métrage j’ai voulu explorer le lien qu’il peut y avoir entre mon intimité et l’espace qui le conditionne. Un espace en tant qu'entité indépendante, qui existait avant moi et qui me survivra. Nos espaces quotidiens, comme nos foyers, existent-ils sans nous ? C’est une question que je me pose à une époque où notre avenir reste incertain compte tenu du dérèglement climatique lié à notre mode de vie capitaliste occidental qui semble montrer aujourd'hui ses limites. C’est donc avec des jeux d’apparition et de disparition, d'entrée et sortie de champs, de discontinuité temporelle, de correspondance entre son et image que j’ai mis en scène des événements ordinaires de ma vie intime. Grâce à un langage que j’ai élaboré au cours de mes études et qui s'articule autour d’une économie de moyen, j’ai tenté de faire émerger l’essentiel.

Étudiant(s)
Louis Oppmann
Titre
"Aphasie" ou "Eclipse"
Type
Grand projet
Secteur
Cinéma d'animation
Année
2022