Descriptif
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Immédiatement intensifié par l’utilisation des datas, ce flot de productions en nous ciblant personnellement semble conforter l’auto-réalisation de soi, la promotion de notre opinion personnelle, la construction de notre apparence, de prêter un culte de la personnalité à qui veut. Ce modèle trace des parcours individualisés, nous soumet des images routinières, encadre les expériences inédites par des atours familiers, et influe parfois sur nos décisions à force de boucler nos existences. Qu’en est-il cependant des objectifs de cette personnalisation de tout ? Alors que la personnalisation pourrait autant définir dans un sens la création de centaines de gadgets à notre effigie que dans l’autre, la construction active de notre identité (culturelle, historique, relationnelle) et de nos besoins, il paraît manifestement que cet argument commercial trop souvent mis en avant, à l’image des procédés de green-washing et de social-washing, n’a pas émis clairement de projet ou que ce qu’il en résulte est parfois contraire à ce qu’on entend derrière le terme de personnalisation. Comment montrer les limites et les enjeux d’un tel système auquel on ne prête pas de projet, dans l’offre de la grande consommation ? Le projet propose la production d’une vidéo et d’un détour par le design fiction pour développer une réflexion autour de ces enjeux. Il aborde un double prisme, en montrant d’abord du côté des usages, la façon dont la personnalisation traitée à cet échelle influe inévitablement sur nos modes de vie et de l’autre, du côté de l’étude de marché, la façon dont les stratégies de ciblage, grâce aux outils numériques, permettent un retour statistique, une évaluation à grandes échelles des comportements des publics, une écoute constante des attentes et des désirs.