Descriptif
Informations
Le lien s’est fait a posteriori et l’initiale ne joua aucun rôle, mais ma position fut sensiblement la même : celle d’un citadin promeneur, amateur de plans de villes et de réseaux viaires, usager régulier de Google Earth ou autres StreetView. La décision fut donc prise, pour une fois, de changer de guide: ne plus suivre les lignes et les points de la carte, mais les mots et les noms qui s’y superposent. Car odonymes (noms de voies) et toponymes (noms de lieux) sont bien des éléments paysagers à part entière, intangibles certes, mais omniprésents. Par leur juxtaposition aléatoire, renouvelée à chaque trajet, ils donnent à la géographie la plus administrative d’un atlas routier, une saveur littéraire, potentiellement poétique.
Les projets, parfois éloignés, réunis à l’occasion de ce diplôme, jouent tous sur ce trait occidental (car il n’est pas universel) d’attribuer un nom aux lieux pour qu’ils puissent exister. Ils m’ont donné l’occasion d’aborder ce sujet sous différents registres, allant d’un contemplatif tour de France d’une même adresse (rues « de Paris» ), à la création d’une base géoréférencée où chacune des voies nommées du Grand Paris est étiquetée en fonction des thématiques portées par son nom (hommes, femmes, fleurs, résistants ayant été musiciens
ou propriétaires fonciers du Grand Siècle). Enfin, des pistes sont proposées pour intégrer ces connaissances dans l’espace de la ville, de façon légère et adaptée à l’existant (passages piétons, plans communaux). Si ces mots qui parsèment les cartes sont ici prétextes à jeux de piste et clins d’oeil historiques ou plus inattendus, ils n’en restent pas moins le sous-texte d’une certaine idéologie politique, inhérente à l’aménagement d’un territoire .