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La maison de nos orages

Clarisse Ricci , La maison de nos orages
Grand projet, Cinéma d'animation, 2022
En se replongeant dans des photographies familiales, une jeune personne redécouvre la maison auparavant habitée par sa famille. Les souvenirs se mélangent entre temps superposés, exagérations et rumeurs. De quoi nous souvenons-nous en pensant à un lieu dans lequel on a vécu? Les images se succèdent autour de cette maison en suivant le fil aléatoire des souvenirs. Simplement guidé par la répétition des éléments naturels et imprévisibles, de la foudre et de l’orage.
  • D.R

Descriptif

Informations

Techniques : Mélange d’animation traditionnelle au fusain, gouache et d’animation de maquette en stop motion.

Durée : 6 minutes.

Me souvenir de notre maison familiale que ma grand-mère a décidé de mettre en vente. C’est ici le point de départ de mon film.

Intéressée par l’histoire de cette maison et intriguée par les rumeurs qui circulent sur elle dans le village de mon enfance, j’ai commencé une démarche de généalogie autour de ce lieu. C’est en interviewant ma famille et suite à des lectures concernant cette maison que les éléments ont peu à peu pris forme. En croisant mes recherches, j’ai découvert que ce lieu datant du XVIIème siècle avait été frappé régulièrement par la foudre et l’orage. Le plus ancien texte que j’ai pu retrouver, datant de 1732, relate la fois où le "feu du ciel” a frappé ce monument. Depuis mon arrière grand-mère, la peur de cette foudre qui frappe, a été transmise à ma grand-mère puis aux autres générations. Au fil des siècles, cette maison a, selon les rumeurs, été un couvent puis une ferme, avant de devenir une maison d’habitation et cacherait des souterrains menant à l’extérieur du village. Avant même la naissance de ma grand-mère, les personnes habitant cette maison appelaient déjà la porte dérobée donnant dans le salon : “le souterrain”.

Le film, par le biais de l’orage et des photographies, commence par le ciel, passe par les différentes pièces de la maison, nous amène au sous-sol pour ressortir de nouveau vers le ciel. Comment ce lieu peut-il ressasser, comme un écho, les troubles familiaux? Si l’image de la foudre venant du ciel et s’abattant sur la maison en la traversant, dans sa verticalité, a donné son mouvement général au film, c’est en étant en quelque sorte à l’écoute de la matière des souvenirs, ceux-ci guidés par le vent et ses rumeurs que j’ai cherché à réentendre la voix et les sons de ceux qui ont fait vivre ce lieu.

Pour évoquer la mémoire de cette maison au fil des siècles, l’utilisation d’images de référence a été une base de travail : j’ai redessiné des photographies de famille d’époques variées, du début du XXème siècle à nos jours, en passant du noir et blanc à la couleur, du fusain à la gouache. Des éléments s’impriment dans l’espace qui se déploie et se transforment sous nos yeux.

Comme pour me réapproprier ce lieu, j’ai voulu recréer cette maison en maquette qui se déploie et nous livre ses détails. J’ai alors dessiné chaque façade extérieure et intérieure de la maison. Utilisant des images de la maison prises à différentes époques, par la suite mélangées en les dessinant, en marquant par des déchirures leurs différentes époques. La maison est au crayon de papier, par contraste avec le mouvement de ces « fantômes », le dessin de la maison n’est pas animé, pour bien marquer le repère inamovible qu’elle constitue dans le temps.

L’espace autour de la maison reste volontairement un espace blanc, comme un espace de réserve, qui laisse place aux souvenirs

Étudiant(s)
Clarisse Ricci
Titre
La maison de nos orages
Type
Grand projet
Secteur
Cinéma d'animation
Année
2022