Descriptif
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Au court du siècle dernier, le tourisme de masse a déclenché la multiplication de stations balnéaires et autres grands ensembles dédiés au loisir.
Ces lieux standardisés invitent le vacancier à séjourner dans des espaces modelés par des items faussement dépaysant. L’exemple le plus évocateur est certainement le palmier, figure archétypique de l’exotisme.
Ce qui est proposé au consommateur n’est finalement qu’une expérience créant l’illusion d’évasion et dans laquelle tout est sous contrôle. En ce sens, les complexes hôteliers et stations balnéaires ne proposent rien d’autre qu’une routine alternative où tout n’est que « l’idée » d’un ailleurs.
Certains marchands de ce dépaysement proposent même d’emporter chez soi cette idée de l’exotisme - magasins de piscines, de faux rocher et de plantes exotiques.
Ce qui m’intéresse c’est de saisir ces lieux lorsqu’ils ne remplissent pas leur fonction première. L’effet recherché fonctionne lorsque ces espaces sont déserts.
L’absence de l’agitation estivale et de bruit hors du vent dans les feuilles de palmier confère à ces lieux une aura singulière. Ces no man’s land ne portent plus que les traces d’une activité humaine.
La majeure partie de mon projet a été réalisée d’après un travail d’observation et de prise de note sur le terrain. Je me suis inspiré d’espaces réels, situés sur le littoral méditerranéen. Il s’agit la plupart du temps de lieux qui ont attiré mon attention depuis la route, alors que je roulais en voiture. J’ai ainsi obtenu une documentation (peinture, dessins d’observations) à partir de laquelle j’ai travaillé. Dans un dialogue entre images numériques, peintures et estampes, j’ai voulu porter un regard romantique sur ces non-lieux en accentuant certains paramètres visuels ;
la lumière, par exemple, que j’ai voulu vespérale, car c’est à ces heures où le jour décline que ces lieux me semblent signifier autre chose que ce à quoi ils nous habituent. J’essaie alors d’en extraire et révéler le potentiel fictionnel et poétique.