Facebook   Viméo     Twitter   Instagram

Menu

Formulaire de recherche

Les Parents Terribles

Eva Connaughton, Les Parents Terribles
Grand projet, Scénographie, 2014
L'impact de la technologie sur le corps
  • D.R
  • D.R
  • D.R
  • D.R
  • D.R
  • D.R
  • D.R
  • D.R
  • D.R

Descriptif

Informations

Dans le texte 'Les Parents Terribles', c'est une bien étrange famille que dépeint Jean Cocteau.
La pièce débute ainsi : La mère, Yvonne, est à l'agonie parce que son fils Michel, de 21 ans, a découché pour la première fois. Durant le premier acte s'installe un malaise face à la relation ambiguë de la mère et du fils. A la fin de l'acte, on apprend que Madeleine, la jeune fille avec qui Michel a passé cette nuit, n'est autre que l'amante du père, Georges.
Seuls à connaître ce détail de l'histoire, le père de Michel et la soeur de la mère, Léonie, complotent afin de se débarrasser de Madeleine. Georges ne peut supporter de perdre son amante et de la voir aux bras de son fils.
Le deuxième acte prend place chez Madeleine, où le père force Madeleine à mentir à Michel. Le couple que forment les jeunes amants est déchiré. Si Yvonne est rassurée de n'avoir pas perdu son fils, Léonie est finalement prise de pitié en rencontrant Madeleine.
Enfin, le troisième acte dénoue l’intrigue : Léonie convainc Georges de laisser Michel et Madeleine vivre leur amour. Les deux amants se retrouvent donc, mais Yvonne en meurt.

    Cette famille  est  donc à la fois le portrait d'une époque, les années trente, et d'une classe sociale. Mais elle est aussi intemporelle. C'est une famille bourgeoise, parisienne, qui pourrait être le sujet d'une pièce de boulevard, mais ces personnages sont traversés par des dynamiques propres à Cocteau. Ils sont habités par son sens du tragique et poétique.
C'est notamment par leur rapport à l'espace qu'ils se distinguent. Complètement incapables de tenir leur logement qui, bien que cossu, s’est délabré au fil du temps, les membres de cette famille se plaisent à dire qu'ils habitent une roulotte.
Pourtant ces personnages sont bel et bien sédentaires. Ils sont figés dans leur espace, mais aussi dans le temps.  Ils vivent comme si le temps n'existait pas. Ils se sont enfermés au plus profond de leur appartement afin que le monde extérieur ne vienne pas les perturber, au point de ne faire qu'un avec leur espace. Mais dans ce lieu si confiné, les sentiments s'exaltent.
Les parents sont terribles parce qu'ils sont toujours enfants, refusent de grandir, comme ils refusent que leur enfant grandisse. Ils sont terribles parce que leur amour emprisonne les autres membres de la famille. Mais qu'y-a-t'il de plus innocent que l'amour et l'enfance? Le terme terrible est extrêmement ambigu. Dans le monde de Cocteau, rien n'est manichéen, les lois de son monde s'inversent, se mêlent et s'explorent.

    Ma scénographie propose de mettre au jour l’inquiétante étrangeté de cet enfermement familial, de donner à voir les ambiguïtés des rapports entre les personnages : le décor est une entité vivante mais malade, inquiétante, dont l’évolution est plus ou moins perceptible. De même que les mensonges, les non-dits, ainsi qu'une incroyable violence affective peuplent l’arrière-plan de cette famille bon teint, apparemment heureuse et soudée, les métamorphoses du décor suggèrent la présence insidieuse qui  ruine, intérieurement, les relations familiales.
Ma proposition prend la forme d’une maquette, de rendus vidéo et photographiques qui permettront d’envisager la façon dont ce décor peut évoluer et suggérer le pourrissement de cette famille. En effet, par ces outils, j'ai pu capter la réaction du décor sur lequel la lumière et la matière agissent, afin que l'espace réponde aux mouvements psychologiques et à la dynamique interne des membres de cette famille certes inquiétante, mais profondément humaine.
 

Étudiant(s)
Eva Connaughton
Titre
Les Parents Terribles
Type
Grand projet
Secteur
Scénographie
Année
2014