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Le Serpent Mental

Camille Thevenet , Le Serpent Mental
Grand projet, Architecture intérieure, 2014
Pour Quasimodo, la cathédrale avait été successivement « l’œuf, le nid, la maison, la patrie, l’univers » (…) C’était sa demeure, son trou, son enveloppe. Gaston Bachelard
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Descriptif

Informations

Je suis le commanditaire d’une maison sentimentale. Chaque pièce étant vidée de toute fonctionnalité (cuisine, chambre, salle à manger), elle s’articule concrètement dans l’émotion où des thèmes retenus que sont la mémoire, la réflexion, la solitude, la scène et la loge deviennent les maitres d’œuvre de l’espace. Le propos de ce projet est de percevoir notre relation à l’espace, «  à notre espace », où comment nous nous enracinons dans ce « coin du monde » qui est le nôtre.

Dans la maison, l’ordonnance des objets ne déterminera plus notre manière d’habiter, les équipements ne relèveront plus du marquage et l’habitat ne sera plus dépendant du dispositif dans lequel il s’insère : où chaque geste est prévu comme une sempiternelle réponse aux signaux émis par le mobilier.

La maison est creusée dans l’opacité d’une masse montagneuse. Chaque strate de cette masse est constituée par un sentiment. S’opposent des formes et des envies qui la rendent loge et scène à la fois. Les ouvertures sont les pores où passent l’air et l’improvisation, où se mêlent le bruit et le silence, la lumière extérieure et l’obscurité intérieure.

La maison se recouvre de nos traces (mémoire). Son architecture est comme ce grand miroir oblique qui nous renvoie de nous-mêmes, une image flottante et éclatée. La maison est faite de symboles. Ce qui nous permet de la matérialiser est sa construction. Non pas dans la fascination d’une façade bien dessinée, d’un lieu connu et reconnu mais dans une construction qui pourrait être la « cabane archaïque »  de notre inconscient (cette maison dit ce que nous sommes). La réalité de cette étude est que le passage entre le mental et le matériel est des plus complexe. Si habiter est une idée entendue ; il y a autant de façon d’habiter que d’individus qui imaginent ce qu’habiter signifie.

Plus encore que la maison qui révèle ce que nous sommes au monde, la maison sentimentale est un moyen d’avoir un imaginaire. Mais elle n’exige plus que nous y séjournions en permanence. La construction mentale et morale de la maison n’implique plus une dimension patrimoniale. La maison est une station, un parcours nourri de la communauté ou de la solitude qu’elle abrite, construite sur les relations morales que nous entretenons avec elle ou avec l’autre, proche de nous.

Habiter ne suppose plus une simple localisation. L’inscription au sol d’un espace n’engage plus la société dans son ensemble. La maison n’a plus la culture de son monde, ni les rituels de ses habitudes sociales.

Pourrions-nous en évoquant le souvenir des maisons que nous avons habitées dont nous avons parfois rêvé et même imaginé qu’elles ne seraient qu’un simple abri, en dégager une « essence intime », soit le lieu idéal de « la maison sentimentale » ?

Pourrions-nous faire de la maison un instrument d’analyse qui nous dirait « qui nous sommes » ?

Pourrions-nous «  le temps » d’une maison, réaliser une topographie de notre moi le plus intime ?

Pourrions-nous rester insensibles à notre environnement, à sa lumière changeante, à ses couleurs, à sa température, à ses bruits, à ses parfums, à la résilience de son socle ?

L’architecture est un média qui s’adresse inévitablement à toutes les dimensions de son arpenteur (y compris sensible). Aujourd’hui immergés dans la rationalité de notre monde avec son quotidien et ses exigences, nous oublions parfois de songer à ces architectures oniriques, refuges de nos émotions.

L’espace est pourtant, comme le temps, à la fois mesurable et impalpable. Comment comprendre l’être humain, sans le situer dans un quelconque espace ? Ces espaces, que sont nos lieux de mémoire, sont profondément liés à la vie affective. Notre vie se déploie toujours dans un espace : du plus vaste au plus intime, du plus tangible au plus virtuel. L’architecture unie les géométries les plus théoriques et sophistiquées aux perceptions les plus sensibles de notre environnement.

Une part de nos rêves peut aujourd’hui prendre forme dans la réalité des lieux que nous occupons ou que nous occuperons. Nous pourrions concevoir le métier d’architecte intérieur comme un accès à la poétisation de l’espace, et ce à travers la réalisation de ces mêmes rêves. Comme l’écrit Gaston Bachelard : « Il existe pour chacun de nous, un endroit onirique, un lieu de songe et de souvenirs. A nous de le faire ressurgir. »  C’est cette richesse implicite de l’espace architecturale incarné, c’est-à-dire imaginé, pensé et vécu qu’il s’agit donc d’explorer dans ce projet.

Étudiant(s)
Camille Thevenet
Titre
Le Serpent Mental
Type
Grand projet
Secteur
Architecture intérieure
Année
2014

Technique et matériaux utilisés :

 

Maquette en papier, carton et plexiglass, découpés au laser.

Logiciel pour l’aide à représentation graphique du projet : Autocad, Illustrator, Rhinocéros, Indesign.