Descriptif
Informations
Ce questionnement personnel sur mon identité en tant qu’homme et mon intérêt pour les gender studies m’ont amené à reconsidérer mon approche du corps, ma vision de la sexualité et mes propres désirs. Dès lors, j’ai réfléchi à mon attrait pour l’image pornographique, attirance honteuse et peu avouable. L’iconographie pornographique fait l’apologie de la performance virile et de la maîtrise du corps féminin. Ne me reconnaissant pourtant pas dans le stéréotype masculin proposé par cette iconographie, pourquoi mon attraction pour ce type de produit subsistait ?
Face à ce désir à moitié assumé et empreint de gêne, j’ai décidé de me laisser submerger par ces images, catalogue inépuisable de fantasmes, d’enveloppes corporelles, de lignes, de courbes, de chair. L’attrait timide initial m’a amené à prendre le contrepied de l’image de l’homme dominant, habile, afin d’aller plutôt vers une pratique expérimentale, tâtonnante, sans affirmation.
Conscient que je ne suis pas le premier à me questionner sur ce sujet, mon but n’est pas de livrer une interprétation sociologique ou anthropologique, ni de faire une apologie de l’image pornographique, mais plutôt de le prendre sous l’angle de mon propre désir. Cette industrie de l’image normative a pour but de m’amener à consommer sans modération en attisant sans cesse l’envie. Je me suis laissé aller à cette « pulsion scopique » afin d’orienter ma recherche en la recentrant sur l’expérience charnelle à travers mon regard.
Au cours de mes pérégrinations érotiques sur le web et dans des magazines de charme, j’ai collectionné un corpus d’images stimuli que j’ai reinterprétées. Il s’agit pour l’ensemble de détails qui suscitaient chez moi du désir. J’ai établi une collection non plus régie par les codes de l’imagerie X et les catégories qui les constituent, mais par mon attirance subjective en oubliant cette organisation.