Maxime Bagni

Résumé

"La bâtisse d’ombre : « On a l’impression qu’au fond les hommes ne savent pas très exactement ce qu’ils font. Ils bâtissent avec des pierres et ils ne voient pas que chacun de leurs gestes pour poser une pierre dans le mortier est accompagné d’une ombre de geste qui pose une ombre de pierre dans une ombre de mortier. Et c’est la bâtisse d’ombre qui compte. » Je chemine dans ce mémoire à partir de la métaphore de la « bâtisse d’ombre » employée au début du récit. Jean Giono décrit une ombre mystérieuse et naturelle. Celle-ci invite à basculer le regard plus loin, au-delà des gestes, des habitudes, au delà des objets qui nous entourent et de nos constructions. Que décrit cette image ? Ce mémoire est la tentative de rédaction d’une écriture glissante. Sa bâtisse d’ombre, prête à fuir, à rouler comme une bille de mercure liquide.

Les espace intimes qui ont stimulés l’écriture de ce mémoire, sont autant de maisons, de livres, de poèmes que j’ai habités tour à tour. Nouvelle pierre (recueil de poèmes): "Ce qui est visible ici n’est lié à aucun objectif. Il n’y a sous nos pas aucune route qui mène à un lieu particulier. Sous les pieds il y a de la terre et les restes qu’elle recèle. Rien n’est à distinguer, rien de plus qu’une goutte de très petite monnaie dans une braise. Dans cette terre tout est à voler, à s’approprier dans le secret, à mettre dans une poche particulière, à toucher du bout des doigt discrètement et en jubilant. Les restes que cette terre abrite, pour ma part, c’est une fois seul que je les contemplerai."