Parce qu’ils sont historiquement les arts de la maison, les arts de vivre et d’habiter, et que ces questions nous sont aujourd’hui adressées à l’échelle de notre maison terrestre, les arts décoratifs sont les arts de notre temps, de ses enjeux et de ses défis. Ils ont aussi pour ces mêmes raisons, vocation à être en prise sur les territoires et leurs transitions, dans une dynamique d’ouverture et de décentrement.

C’est dans cet esprit que l’École des Arts Décoratifs-PSL porte le programme multisitué Design des Territoires, déployé nationalement dans 6 territoires avec le soutien du ministère de la Culture et conçu en relation étroite avec l’ensemble des composantes de ces écosystèmes de vie, humaines, non-humaines, culturelles, économiques et politiques, dans une visée transformatrice et concrète, soucieuse d’en révéler les potentiels.

Avec Design des Territoires, l’École des Arts Décoratifs - PSL souhaite contribuer à former une génération d’artistes et de designers engagé·es dans la fabrique de l’« habiter », au cœur de l'action publique et des équilibres du vivant, en accompagnant leurs approches singulières, non pas normatives ni standardisées mais sensibles et situées, à même de coproduire, d’épaissir et de réparer nos relations aux milieux de vie.

Pendant 10 mois, 5 à 8 jeunes praticien·nes aux parcours pluriels et complémentaires – designers, architectes, paysagistes, artistes, urbanistes, sociologues, ingénieur·es – s’installent en immersion dans 6 territoires et travaillent avec l'ensemble de l'écosystème agissant, humain et non-humain : élu·es, habitant·es, associations, entreprises, bassins versants, forêts...

Accompagné·es par des encadrant·es pédagogiques et des intervenant·es expert·es des domaines concernés, elles et ils arpentent, observent, imaginent, concertent, prototypent puis mettent en œuvre des projets d’amélioration par des démarches sensibles et concertées.

Pour que les projets déployés traitent de problématiques endémiques et cruciales pour les territoires et leurs habitant·es, 3 thématiques de travail sont identifiées en concertation avec les acteuri·ces locaux·les, dans une logique de renversement du cahier des charges mais aussi de redéfinition de la résidence de création.

6 écoles de terrain

Design des Territoires fédère un puissant réseau d’acteurs territoriaux, nationaux et internationaux créant ainsi une large communauté d’intérêts.

Il bénéficie d’un partenariat privilégié avec le ministère de la Culture, et repose sur un modèle de financement public-privé, nécessitant l’engagement complémentaire de la part des collectivités, acteurs économiques et représentants de l’intérêt général.

Le programme fonctionne à la fois comme une résidence, un laboratoire, un bureau d’études et une pépinière :

• Comme une résidence dans la mesure où il propose un hébergement, un atelier collectif, une bourse de subsistance et de production ainsi que d’un environnement propice à la recherche et au développement de projets. Les candidats sélectionnés séjournent sur site et ont accès, selon leurs besoins, aux infrastructures, relations et données de plusieurs institutions partenaires.
• Comme un laboratoire dans la mesure où il est orienté vers l’expérimentation et l’innovation sociale.
• Comme un bureau d’études dans la mesure où il étudie le développement de projets à échelle 1 en réponse à des problématiques situées ou en partenariat avec des structures locales.
• Comme une pépinière dans la mesure où il permet à des projets professionnels de s’éprouver et de se consolider.
  Le programme entend aussi réciproquement sensibiliser les acteurs des mondes ruraux aux pratiques du design.

D’une année à l’autre, une attention forte est portée à la pérennité des projets engagés par les résident·es, par l’accompagnement des différents acteur·ices mobilisé·es sur la phase de déploiement. Ainsi les recherches et travaux portés par une promotion peuvent s’inscrire dans le temps et guider le travail de la suivante, créant les possibilités d’une nouvelle forme de service public, d’ordre artistique.

Le post-master Design des Territoires permet ainsi une évolution des pratiques et un impact durable sur les trajectoires professionnelles. Sensibilisé·es aux enjeux de l’action publique durant leur expérience au sein du programme, les designers ont, à l’issue de cette expérience, toutes les clés en main pour s’engager dans des projets à taille humaine connectés aux enjeux des territoires dans lesquels ils et elles s’investissent.

La formation s’organise sur une année universitaire, de septembre à juin, autour de trois projets d'étude en immersion, dont les sujets sont formulés aux côtés de collectivités, d’institutions, d’entreprises, d’associations ou d’individus, permettant aux collectifs d’étudiants sélectionnés sur chacun des sites de se confronter à des enjeux réels par une pratique de terrain. Les commandes portent sur des sujets prioritaires pour le territoire mais susceptibles de concerner la typologie de milieux concernée, à l’image des thématiques de la mobilité, du soin, de l’alimentation, de la ressource, des savoir-faire, de l’identité ou encore du genre.

Ces questions sont traitées à l’échelle locale, dans la perspective d’une application potentielle à d’autres territoires similaires.

L’encadrement est assuré par une équipe pédagogique, en charge de la supervision des commandes et de l’accompagnement artistique et scientifique mais également par des artistes, designers et théoriciens invités (géographes, sociologues, anthropologues, biologistes…) pour leur expertise.

Le programme s’adresse à des profils âgés de moins de 31 ans au 31 décembre 2024 et titulaires d’un Master 2 au 1er septembre ou justifiant de 3 ans au moins d’expérience professionnelle dans les domaines du design, de l’architecture, du paysagisme ou des sciences humaines et techniques (sociologie, anthropologie, géographie, ingénierie environnementale, agronomie…) avec une connaissance des méthodes d’enquête.

Chaque résident.e perçoit une bourse de 8.000 euros, qui se divise de la manière suivante : 6.000€ de bourse de subsistance, 1.000€ de fonctionnement (essence et frais divers), 1.000€ de production pour les petites dépenses de matériel. Un budget complémentaire collectif est susceptible de couvrir d’autres frais de production.