Lucile Cornet-Richard

Adolescence , milieu urbain et architecture scolaire : le sol des collèges dans les pratiques pédagogiques expérientielles en Seine Saint Denis

Lucile Cornet-Richard

Adolescence , milieu urbain et architecture scolaire : le sol des collèges dans les pratiques pédagogiques expérientielles en Seine Saint Denis

Crédits : Adrien Buyukodabas
Crédits : Adrien Buyukodabas

Dans le cadre d’une co-enquête-création en CIFRE avec le Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, elle explore, par une pratique du design critique et à partir du déploiement des « cours oasis », les praxis et la poïésis d’intervention sur le paysage des collèges, ainsi que l’impact sur les adolescent·e·s qui les fréquentent au quotidien.

Le projet

Elle observe une profonde transformation du sol des collèges induite par ces « cours oasis » : à la fois physique (le sol est décrouté, partagé, ombragé et végétalisé) et symbolique. Ce sol devient une surface indiciaire avec laquelle sont menées des co-enquêtes — en déplaçant, en dessinant, en aménageant — dans cinq collèges, en collaboration avec les adolescent·e·s.

Cette démarche a permis d’identifier des espaces interstitiels (toits, sous-sols, locaux techniques, friches, etc.) ainsi que les freins à leur accès. Afin de légitimer pour les adolescent·e·s de nouvelles postures, positions et circulations dans ces « dehors » repérés, des objets-frontières y ont été cocréés. L’occupation et l’aménagement de ces sols en marge par les adolescent·e·s interrogent le séquençage des services de l’administration départementale, la standardisation et la normativité des espaces scolaires, ainsi que les procédures administratives et leur capacité à intégrer réellement la jeunesse. Par sa structuration — enquête, création et restitution — et sa visée émancipatrice, cette recherche-création s’inscrit dans l’héritage de la pédagogie institutionnelle, éducative et soignante.

Légende de la photo :
Nettoyage du patio le 31 mars 2023, avec des adolescent.e.s du collège Saint-Exupéry à Rosny-sous-bois. Cet impluvium, espace pourtant central, était interdit d'accès et non nommé. Ce ménagement l'a fait redevenir centre, place commune dans le collège. Crédits : Adrien Buyukodabas.

Directeurs de thèse : Emmanuel Mahé et Patrick Renaud (École des Arts Décoratifs - PSL).
Contrat doctoral CIFRE financé par le Conseil Départemental de Seine-Saint-Denis.
Groupe de recherche : Symbiose.