Gabrielle Rayé

Résumé

"Marcher.1. Fouler au pied une matière malléable. 2. Aller d'un endroit vers un autre en faisant une suite de pas à une cadence modérée. Le corps se meut dans un espace donné et réagit à celui ci. Lentement. La pratique de la marche induit un corps et un espace, tout comme la pratique de l'architecture. Elle s'ancre dans un temps lent, le temps de l'architecture l'est lui aussi. François Jullien parle de ce temps d'arpentage du paysage comme l'impensé de la raison, un oubli nécessaire. Impensé puisque le temps passe quoi qu'il arrive, sans que nous intervenions. Les espaces sont altérés par le temps, inévitablement. Reste à savoir si on l'accepte ou pas. Le projet d'architecture se présente comme un réponse spatiale à un problème constaté dans un espace. Mais si nous repensions le projet d'architecture non pas comme une réponse à un problème mais comme une réflexion sur un espace, ses contraintes, ses habitants et son histoire cela donne une nouvelle façon d'appréhender l'espace urbain et privé sans forcement imposer unesolution. Un problème ne peut pas être un moteur pour la conception d'un espace, mais il y a toujours une possibilité de voir ses qualités et ses richesses. Les architectes marcheurs tels que Francesco Careri fondateur du groupe Stalker ont depuis les années 70 on tenté de repenser le rapport à l'architecture en arpentant les villes. Observant le quotidien des habitants, les espaces vécus ou abandonnés, ils ouvrent à une nouvelle manière de faire projet. Dans ce mémoire nous réfléchirons et tenterons de répondre à cette pratique de la marche dans des villes soumises à des projets toujours plus coûteux et politiques. La pratique de la marche permet elle un regard plus ancré dans le territoire et un changement dans la façon de concevoir du projet d'architecture ? Contre les principes qui régissent la construction actuelle : productivité, concurrence et profits, la pratique de la marche intervient comme une alternative de mise en commun des espaces et d'appréciation des lieux pour ce qu'ils sont déjà et non pour leur potentiel et leur futur."