DECATHLON : Réparabilité des objets pour 2042

En avril 2023, les étudiant·es de 3e année du secteur Design Objet de l’École restituaient leurs projets sur la thématique de la « réparabilité » réalisés dans le cadre de la Chaire « Écodesign et Création ». Fruit de l’association inédite de l’École des Arts Décoratifs et de DECATHLON , la Chaire de recherche, de création et de production lancée à la rentrée 2022 a pour ambition de répondre par le design sous toutes ses formes, aux grands défis de la transition écologique.

Encadrés par l'enseignant Alexandre Fougéa et le studio de design  Noir Vif, les élèves ont imaginé comment cette notion de réparabilité, considérée dès la genèse d’un projet de design, peut faire émerger de nouveaux concepts et de nouvelles exigences.

En pratique, lorsqu’un sac s’abîme, il est plus aisé d’en changer que d’essayer de le réparer car l’endroit abîmé compromet souvent l’intégrité même du produit. De plus, le temps de réparation du sac est un temps d’indisponibilité de l’objet, qui n’incite évidemment pas à la réparation.
SKARGO déconstruit le sac à dos traditionnel en proposant une forme hybride pensée pour être adaptée, réparée et appropriée. L’objet de portage de 2050 sera pluriel, capable d’adopter autant de formes que son utilisateur le souhaite, permettant de prolonger sa vie grâce au système d’assemblage de ses différents modules conçus pour faire évoluer les caractéristiques de l’objet dans le temps.
Ce dispositif modulaire impliquera concrètement son utilisateur, qui pourra ré-assembler, démonter, réparer, ou remplacer certains éléments de son sac à l’aide d’une bibliothèque de modules aux complexités techniques variables.

Éloi Regnier & Claire Hollinger

De quelle manière peut-on améliorer l’accès à l’information des modalités de réparation d’un article au sein de Décathlon ? Comment délivrer les modes d’emploi de façon universelle au client suscitant l’autonomie face à certains types de réparation ?
En 2042, la notion de réparabilité chez Décathlon sera solidement inscrite dans les mœurs où tout devra être réparable, que cela soit par l’utilisateur, le concepteur, le distributeur, ou par l’action d’un tiers (recyclerie, etc.). Il sera donc possible – et valorisé – de réparer un objet à l’aide d’une notice numérique accessible via une puce NFC, directement intégrée dans les objets/textiles. Une fois scannée via un smartphone, cette puce délivrera un tutoriel illustré permettant la réparation du produit, accompagné de son indice de réparabilité.

Véra Dubost & Flore André

Par différents jeux de texture, de matière et de déformation, le principe du patching est d’augmenter les objets abimés d’une capacité narrative. La recherche du motif adéquat conduit à l’expérimentations des formes du feutrage : motifs patinés de la matière qui se transforment au travers des réparations successives. Le choix de la gamme chromatique utilisée est induit par une étude des éléments du vivant qui ont la particularité de se métamorphoser naturellement dans le temps (humus, feuillages, etc.). La mise à contribution des clients à cette valorisation esthétique leur permet de s’emparer du concept et de façonner un patch à leur image.

Benjamin & Éléonore

Le sport est omniprésent dans la vie des enfants : à l’école (30 minutes d’activité physique obligatoires) ou à la maison. Les équipements sportifs font donc partie de leur vie quotidienne. Si DECATHLON propose déjà une large gamme de produits destinée aux juniors (trottinettes, rollers, raquettes de tennis, etc.) pensée pour être résistante et accessible, la sensibilisation de ces plus jeunes consommateurs à la réparation reste un champ inexploité.

Ce projet prospectif présente des outils communs (pinces, clés, etc.) et des objets plus ciblés (système de liens rapides, aides au bricolage), qui ont pour but de désacraliser l’univers du bricolage et de le rendre ainsi accessible dès le plus jeune âge. Cette pédagogie du bricolage se veut incitatrice d’une forme d’autonomisation via l’explication des pratiques basiques (visser, reconnaître les vis, etc.). Un tremplin vers une nouvelle génération d’adultes conscients et rompus à la réparation des objets.

Alix Bazin & Malo Mahuzier

Voici un couple d’objets, deux essentiels de l’équipement outdoor pour partir à l’aventure dans la nature. Un sac à dos de randonnée, et un abri hybride au croisement de la tente et du hamac. Si l’on postule que les envies de dépaysement en pleine nature vont s’intensifier dans les années à venir, il est important de rendre l’utilisateur le plus autonome possible pour qu’il puisse réparer dans l’urgence ce type d’équipement.

Voici un couple d’objets, deux essentiels de l’équipement outdoor pour partir à l’aventure dans la nature. Un sac à dos de randonnée, et un abri hybride au croisement de la tente et du hamac. En mettant en commun certains de leurs composants, ce binôme d’objets a été conçu de façon à ce que l’on puisse les réparer tous les deux, l’un avec l’autre.

Damien Comolli & Gwangmin Lee

L’objectif est ici de proposer un nouveau type de mobilier qui accompagne un besoin de mobilité accru en utilisant au maximum des matériaux naturels ou des chutes industrielles peu valorisées, tout en déployant un système de pliage efficient au service de l’adaptabilité des objets conçus. Une assise transportable et facilement transformable en un support différent (table basse, etc.) en fait un produit outdoor plus généralisé, dans la lignée de l’offre loisirs de camping. Elle est composée de parties facilement démontables et remplaçables, au cas où elles viendraient à être altérées.

Anatole Pons & Théophile Narcy

« Coucou ! » est le dispositif de réparation textile, tout-terrain, ambulant et collaboratif : une machine à coudre mécanique et autonome en électricité. À l’origine, c’est une Singer mécanique de 1935, qui une fois réparée et connectée au pignon d’un tricycle, devient un système de réparation ludique, sportif et participatif. « Coucou ! » se déplace dans les villes, sur les places ou à proximité d’infrastructures sportives où elle permet à toutes et tous de faire l’expérience de la réparation, appréhendée comme une amélioration esthétique. Les chutes de textile Décathlon mises à disposition présentent une diversité de matières techniques permettant « d’upgrader » ses objets. Chacun.e est alors libre de s’y essayer avec ses objets usés : on choisit sa chute dans le bac, on s’installe, on pédale et on coud !

Julian Turgy, Capucine Dubs, Pauline Landrieux