Rachel Marsil

Résumé

Comment définit-on notre propre culture ? Comment construisons nous notre identité dans un monde globalisé où se multiplient les circulations et métissages culturels ? Issu d'une réflexion subjective et historique sur la rencontre de deux mondes, les cultures Occidentale et Africaine, ce mémoire se veut tout autant comme une quête personnelle sur mon identité que comme une recherche sur des enjeux majeurs du temps présent. Il s'agit d'une part de questionner la complexité de la définition du « moi » et comment une image du passé peut nous obliger à réinterroger notre présent et notre histoire personnelle. C'est aussi se demander ce que j'en fait dans le devenir de mon identité (Hartog, 2012). D'autre part, il est question de comprendre la manière dont la globalisation, engageant des dynamiques de circulation culturelle et des « branchements » entre les mondes (Amselle, 2001), amène à la redéfinition des notions d'identité et d'altérité ? Comme le pose G.Didi Huberman dans Images malgré tout « Voir une image, cela peut il nous aider à mieux savoir notre histoire ? » Ce mémoire a pour sujet de recherche les dynamiques mémorielles et identitaires véhiculées par la circulation culturelle des images. Au travers de travaux d'artistes, je souhaite saisir les besoins, universels, d'entretenir un lien avec ses souvenirs et donner forme à la mémoire. Je constituerais ainsi un corpus d'oeuvres venant illustrer ces problématiques : les oeuvres Ke sale Teng, de l'artiste Lebohang Kganye ou encore les « fantômes » de l'artiste d'origine malgache Amalia Ramanankirahina, dont les recherches plastiques s'appuient sur des photos de famille. Il s'agit tout aussi de réaliser des recherches documentaires des travaux d'artistes, images de mode et de photographes que dans des archives personnelles. Création par la définition de son identité, création artistique comme un témoignage, les images sont alors un appui sur lequel se forment des imaginaires, fantasmes; soulevant de nombreuses interrogations entre la représentation, parfois imaginaire, et la réalité (Godelier, 2015). Enfin, on peut s'interroger sur le rôle des médias qui nous donnent à voir un panel qui tend à la diversité et à l'universalisation; mais qu'en est il de la réaffirmation des différences ? Par l'étude du rôle des images de l'intime et d'histoire comme vecteurs d'identité; des médias et publicités dans la question de l'universalisme ou son contraire; et par le recueil de témoignages, ce mémoire se veut comme une recherche sur les images, plurielles; la mémoire et l'histoire; qui permettent de définir ce qu'est l'identité dans le monde contemporain à la lumière des enjeux post-coloniaux.