João Delfim

Plusieurs genres, à priori distants, entrent en collision dans ce travail, notamment lorsque les "Métamorphoses" d’Ovide rencontrent les protagonistes de l’univers d’Archie Comics, repensé sous le format de séries télévisées dans "Riverdale" et "Les Nouvelles Aventures de Sabrina", dévoilant ainsi une tradition orale et littéraire perpétuées par des générations de conteurs et créateurs qui donnent sans cesse des nouvelles formes à leurs histoires. Ce travail plastique et textuel est l’héritage de l’écriture d’un Mémoire portant sur l’idée du « refus de la fin de la jeunesse », cette période ambiguë, de transition, entre l’adolescence et l’âge adulte. Du Pierrot lunaire au jeune poète romantique, de Peter Pan à Neverland au Grand Meaulnes dans son Domaine mystérieux, les personnages mis en scène se situent perpétuellement dans un entre-deux, à la fois vis à vis de leur identité et de leur perception du monde extérieur. L’iconographie générale du projet cherche à s’inscrire aussi dans une tradition de représentation homosexuelle par plusieurs aspects, dont l’identification à la parure et l’utilisation de l’idée du masque comme accroche symbolique d’une identité en mouvement. La télescopage entre ces univers ne se retrouve pas seulement dans le contenu des récits racontées, mais également dans la forme visuelle que ceux-ci prennent. Le monde du « Fanzine » et de l’auto-édition populaire vient s’insérer, progressivement, dans celui de la gravure et de l'estampe classique, créant ainsi un florilège flottant dans lequel des personnages, ailleurs en marge, trouvent leur place et leur lumière.