Haokun AN

Herbier radicant

Haokun AN

Herbier radicant

An Haokun ©Beryl Libault

« Herbier radicant » propose une relecture sensible du monde végétal en rendant visibles les racines — organes souterrains souvent oubliés des herbiers traditionnels.

Le projet

Leur absence dans l’histoire de l’image botanique n’est pas seulement matérielle : elle traduit un imaginaire qui valorise ce qui croît vers la lumière, au détriment de ce qui s’enfonce dans l’ombre. Invisibilisées pour des raisons à la fois techniques et esthétiques, les racines incarnent pourtant une mémoire vivante : elles enregistrent, ressentent, interagissent. Inspiré par les écrits de Tim Ingold et d’Emanuele Coccia, ce projet explore les racines comme des lignes vivantes, des écritures silencieuses dans la matière du sol.

À travers des expérimentations éditoriales et graphiques — cyanotypes, time-lapse de graines d’orge, flipbook —, ce travail propose une forme de traduction visuelle de la dynamique souterraine. En parallèle, une enquête iconographique sur l’histoire de l’oubli des racines dans les herbiers botaniques vient prolonger la réflexion.

Comment dessiner ce qui pousse dans l’ombre ? Comment redonner une voix à ce qui vit sous nos pieds ? Ce projet interroge notre rapport à ce qui est enfoui, en critiquant les imaginaires fragmentaires qui valorisent l’aérien. Il tente d’ouvrir un espace de lecture du vivant souterrain, où la page devient un sol sensible, et les lignes-racines, une écriture silencieuse. Une tentative de rétablir la strate oubliée comme lieu d’inscription du vivant.

Légende : Photographie/cyanotype.