“ Heritage Rewoven ” : création contemporaine et transmission des savoir-faire textiles arméniens

L’École des Arts Décoratifs – PSL et OCHRE, organisation arménienne engagée dans la création artistique et la préservation des savoir-faire artisanaux, collaborent autour du projet pédagogique Heritage Rewoven. Ensemble, ils explorent et réinterprètent la tradition arménienne de la broderie d’Ourfa, dans une démarche mêlant recherche, création contemporaine et transmission des savoir-faire du patrimoine culturel immatériel.

Le projet Heritage Rewoven propose une exploration collective d’un patrimoine textile en danger, celui des broderies arméniennes originaires de la ville d’Ourfa, aujourd’hui perpétuées par les communautés de la diaspora en Syrie et au Liban.

Support d’expression personnelle et mémoire d’un exil, ces textiles racontent les trajectoires multiples d’un savoir-faire déplacé, réinterprété, transmis.La broderie d’Ourfa, née dans l’Empire ottoman, se distingue par des motifs végétaux, animaliers ou architecturaux, ornant des objets du quotidien. Aujourd’hui, elle survit principalement grâce aux communautés arméniennes établies en Syrie et au Liban, garantes d’un savoir-faire précieux.

Heritage Rewoven illustre la volonté de tisser des liens entre création artistique contemporaine et héritage culturel, en favorisant le dialogue entre savoir-faire traditionnels et expressions actuelles.

La première étape du projet s’est déroulée à Paris. Encadrés par Giuseppe Caccavale, enseignant du studio Art Mural et Orsina Visconti, référente du secteur Design Textile et Matière, les élèves du Studio Art Mural ont bénéficié d’un programme d’ateliers, de rencontres et de réflexions partagées avec des artistes et artisans arméniens.

Sous la conduite d’Anush Ghukasyan, Aleksey Manukyan, et Anush Zeinalian, cofondatrice d’OCHRE, les participants ont découvert la technique spécifique de la broderie d’Ourfa grâce à l’artisan-brodeuse Maral Sheuhmelian Berberian.

Ce séjour parisien a été marqué par la visite par le Dr Boris Adjemian de la Bibliothèque Nubar, lieu emblématique de la mémoire arménienne fondé en 1928. Cette bibliothèque conserve une des plus riches collections documentaires sur l’histoire ottomane, le génocide et la diaspora arménienne, offrant aux artistes une source d’inspiration unique pour nourrir leurs recherches et créations.

En juin, la deuxième phase s’est tenue en Arménie, dans un contexte propice à l’échange et à la création collective.

Au programme : découverte d’Erevan et de ses ateliers d’artisans, immersion dans le patrimoine architectural et naturel – site de Yerezouk, marché de Gyumry, lac Arpi..- , rencontres avec des professionnels du textile et de la broderie, moments de travail collectif. Ces journées ont permis d’enrichir les recherches entamées à Paris, tout en nourrissant une réflexion artistique commune autour des motifs, techniques et choix chromatiques liés à la broderie d’Ourfa.

Cette résidence s’est conclue par la conception d’un dessin numérique, fruit des expérimentations partagées. Ce dessin servira de base à une œuvre textile qui sera réalisée et exposée en France et en Arménie en 2026.

Le projet bénéficie du soutien de la Fondation Armenia2041, dans le cadre du programme « Galvanizing Diaspora », ainsi que de l’Ambassade de France en Arménie et de l’Institut français d’Arménie.