La représentation de la maternité dans le cinéma d'horreur
Alice Darrow
La représentation de la maternité dans le cinéma d'horreur
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Sous la direction de Mathew Staunton
Résumé
Suite au grand succès de "Hereditary" (Ari Aster, 2018), ou "The Witch" (Robert Eggers, 2015) nous retrouvons petit à petit l'envie de nous replonger dans un genre cinématographique qui a pendant longtemps été considéré comme inférieur ou "peu noble". Il suffit cependant de remonter jusqu'en 1968 pour se rendre compte que le cinéma d'horreur n'a jamais été un genre anodin et sans message politique. Le premier octobre 1968, "La nuit des morts vivants" de George A. Romero sort aux États-Unis. Ce n'est pas un simple "monster movie", mais une métaphore sur le racisme. La même année, Polanski réalise "Rosemary's Baby" et donne à voir la difficulté de la maternité, et l'emprise du patriarcat sur le sort des femmes. Malgré la quantité impressionnante d'horreur médiocre, les films les plus choquants et parfois les plus poignants, les plus politiques, ont souvent appartenu à ce genre qui rassemble le pire et le meilleur du cinéma mainstream ("Psychose", "L'exorciste", "Carrie"). L'horreur a toujours été un moyen de donner à voir les plus grosses peurs et tabous de la société, et c'est sans doute pour cela que beaucoup de réalisateurs engagés continuent à privilégier ce genre aujourd'hui. Mais nous reste-t-il encore des tabous à notre époque ? Comme le prouve "Hereditary" d'Ari Aster, depuis la sortie de "Psychose" 1960, nous continuons à nous interroger sur la maternité et son rôle dans notre société. La maternité est un thème omniprésent dans le cinéma d'horreur ("Psychose", "Carrie", "Rosemary's Baby") car il s'agit d'un questionnement pilier de notre civilisation. Depuis toujours, les femmes, les mères se sont vues assigner un rôle précis qui a évolué en fonction des situations sociales et de l'histoire. Le cinéma d'horreur questionne ce statut et c'est à travers l'analyse de cinq films d'horreur de la deuxième moitié du vingtième siècle que je vais essayer de montrer le lien entre horreur et maternité. Comment ces films ont-ils politisé la maternité et influencé la représentation que nous nous faisons des femmes ? J'ai choisi d'analyser cinq films américains entre 1955 jusqu'à 1980 car ils posent la question de la maternité et du rôle de la femme dans une société en plein bouleversement. "La nuit du Chasseur" (1955, Charles Laughton), "Rosemary's Baby"(1968, Roman Polanski), "L'exorciste"(1973, William Friedkin), "Carrie"(1976, Brian De Palma) et "The Shining" (1980, Stanley Kubrick) posent tous la question de la maternité et de sa représentation à des époques charnières de la deuxième moitié vingtième siècle. Selon moi, ces films ont su nous donner à voir la maternité d'une manière plus objective et plus complexe. Les femmes ne naissent pas forcément mères, et ces films en sont la démonstration.
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