Pourquoi as-tu choisi le Japon pour réaliser ton échange universitaire ?
J'ai choisi de partir au Japon car c'est un pays qui me fascine depuis l'enfance. En venant ici, j'avais à cœur de me familiariser avec l'artisanat japonais en m'initiant à une ou plusieurs pratiques auprès d'un maître et de pouvoir explorer le pays, à travers sa nature et sa diversité architecturale.
Peux-tu nous parler de ton projet de collection ?
Mon projet s'intitule « Gender Fading », que l'on pourrait aussi appeler « Genre Trouble » en français. Il s’agit d’une collection de trois silhouettes qui visent à remettre en question la séparation genrée des vêtements et à dé-formaliser les codes de l'habillement. Les tenues peuvent être portées par tous, peu importe le genre, et explore des thématiques liées à la non-conformité du corps genderqueer ou aux injonctions de la pilosité.
Ce projet a été influencé par la vision japonaise du genre, où l'idée qu'un vêtement est exclusif à un sexe est absente, alors que paradoxalement une étiquette conservatrice régit l'habillement des hommes et des femmes ; et une perception de l'androgynie, détachée de l'orientation sexuelle et de l'identité de genre, qui diffère de notre vision occidentale.




Ton expérience à la Bunka Gakuen University t’a-t-elle ouvert des nouvelles perspectives de création artistique ?
Au cours de l'année, cherchant à apprendre les bases d'un artisanat, mon choix s'est porté sur le martelage de métal. Grâce à une professeure de la Bunka, j'ai pu intégrer au second semestre un cours de bijouterie au sein de la section Design bijoux de l'école, après avoir passé un entretien pour justifier de ma motivation et de mon niveau de japonais. Ainsi, depuis avril j'apprends au côté d'un professeur le martelage sur cuivre, pour réaliser des objets dans le cadre de ma collection.
Cette expérience a-t-elle fait évoluer tes envies pour la suite de tes études et/ de ton parcours professionnel ?
À la suite de ce séjour, je souhaiterais pouvoir revenir au Japon en tant qu'artiste en résidence, à l'image de Laure Julien, afin de pouvoir développer davantage mes pratiques artisanales au contact d'artisans locaux et de collaborer avec des artistes internationaux.
La thématique du genre est un sujet important dans mes projets, qui restera un point d'honneur pour mon projet de M2 qui portera sur la culture du bain en public au Japon.