Raphaël Journaux

Résumé

Enfant, en jouant aux Sims, le pavillon neuf avec son jardin, son crépi beige et ses menuiseries bordeaux, implanté dans un lotissement, m'apparaissait comme le logement parfait et moderne. Je vivais alors entre la maison de mon père, perdue au bord d'une départementale, et l'appartement de ma mère loué dans un petit immeuble de trois niveaux. Je rêvais de baies vitrées, de meubles en aggloméré laminé, motif bois, et d'un escalier pour accéder à ma chambre. En 2008, Habitat 29 nous annonçait à ma mère, ma soeur, notre bichon frisé et moi, qu'une maison se libérait. Ce pavillon présentait au rez-de-chaussée un hall d'entrée, un séjour, une cuisine, une chambre, des toilettes, un garage ainsi qu'un jardin. À l'étage, la salle de bains, entourée, de part et d'autre, par ma chambre et celle de ma soeur.

Un pavillon parfait. En y habitant, jamais je n'aurais remis en cause ses capacités. Mais lors de mon départ à Paris, j'ai porté un autre regard sur cet habitat, voyant les symboles qui le tenaient peu à peu se dissiper. Le nid se vidait, ma mère souhaitait déménager, et le chien vieillissait. Après l'image du pavillon rêveur, j'accédais à celle du pavillon décrépit. Je me questionne alors aujourd'hui, à travers Les Sims, sur les composants qui ont constitué ce désir, ce rêve, qui me concernant a pris fin, contrairement aux membres de ma famille.