Les ateliers du chemin de faire
Simon Caillol
Les ateliers du chemin de faire
Je suis issu d’une formation manuelle, du travail du bois. C’est un pan de ma formation qui a toujours eu une importance capitale pour moi. Par extension, je vois en l’atelier un endroit fantastique : on y trouve tout ce qu’il faut pour exprimer pleinement son savoir-faire et sa créativité. Mais, au-delà d’un simple lieu de travail, l’atelier idéal serait un espace de création qui donne les moyens de transcender son savoir-faire. Cela passe avant tout par des rencontres, des découvertes et des échanges. C’est donc un atelier qui serait connecté à un réseau, lui permettant d’échanger et de communiquer avec le monde.
Le projet
En 2019, la SNCF lance le projet « 1001 gares » : un grand appel d’offre pour mettre les gares qui ne sont plus utilisées, à disposition d’initiatives locales. Cet appel d’offre s’appuie sur 4 axes majeurs : « préserver et valoriser le patrimoine ; créer du lien social et économique à partir d’un bâti ; redynamiser les territoires ; générer de la valeur ajoutée »1.
Mon projet est d’investir certaines de ces gares par un collectif d’ateliers : les Ateliers du Chemin de Faire.
Physiquement reliés entre eux par le réseau ferroviaire existant, ils offrent aux artisans-membres la possibilité de se rencontrer, de travailler ensemble, d’enrichir mutuellement leurs savoirs faire, grâce à des ateliers adaptés et facilement accessibles.
Outre les membres du collectif, ces ateliers seront ouverts à tous, pour permettre à des non-professionnels de bénéficier des installations, mais aussi de conseil et d’accompagnement par des spécialistes. Or, l’implantation du projet dans les gares rend ces ateliers visibles et disponibles à de nombreux publics, notamment aux voyageurs quotidiens ou occasionnels.
Grâce aux ateliers du Chemin de Faire, les gares deviennent des points de rencontre entre des savoirs différents, mis à la portée de tous, où la mutualisation des équipements permet à chacun de travailler dans les meilleures conditions. Réinvestir le réseau ferroviaire et le bâti devient ainsi l’occasion de revaloriser la création, de favoriser le lien social, et de redynamiser le tissu économique local.
Le projet s’inscrit également dans une perspective d’écologie. L’urgence environnementale fait ressortir un besoin d’alternatives à la surconsommation et à la mondialisation.
Les ateliers du Chemin de Faire permettent de promouvoir la production artisanale locale et le circuit court mais aussi la réutilisation d’objets grâce à leur restauration ou leur transformation, le recyclage et le fait-maison.
J’ai choisi la ville de Saint-Fons pour implanter le premier maillon du collectif.
Située dans la banlieue sud-est de Lyon, cette ville a retenu mon attention pour sa situation géographique et son contexte socio-économique, particulièrement porteur pour un tel projet.
La neutralité architecturale du bâtiment en fait également un terrain de création intéressant, offrant la perspective d’une intervention architecturale forte, exprimant le savoir-faire des artisans implantés à cet endroit. Cette nouvelle architecture sera explorée par le récit de trois utilisateurs : un voyageur simplement de passage, qui prend juste le temps de boire un café, un des trois artisans qui y travaillent quotidiennement et enfin, une personne s’initiant à leur savoir-faire avec eux le soir.
À travers ce projet, je souhaite créer un atelier idéal en réinvestissant le bâtiment d’une gare désaffectée. Il est animé par trois artisans mais également ouvert à tous.
Un atelier connecté et ouvert sur le monde, ancré dans son environnement socio-économique, créateur de lien social. Enfin, une initiative locale porteuse de valeurs, qui cherche à proposer une réponse aux problématiques socio-écologiques contemporaines.