Les rémanences du soleil
Tom Brabant
Les rémanences du soleil
Informations
Art espace
Sous la direction de Gérald Petit
Résumé
Ce mémoire commence par une simultanéité, ou peut-être un accident. En 1927, Georges Bataille et René Daumal font du soleil l'objet d'une même quête, obsédante et récurrente. Leurs écrits partagent la capacité du soleil à pervertir, à exaspérer les personnages et les scènes qu'il éclaire. Frappé par cette simultanéité, je me suis livré à ma propre en-quête. Le titre de ce mémoire, Les Rémanences du soleil, utilise le terme rémanence, issu des sciences physiques. La définition de rémanence est la persistance partielle d'un phénomène après disparition de la cause qui l'a provoquée. Ce terme appelle à une double temporalité : il y a le temps présent qui est la cause du temps passé disparu. La rémanence nécessite l'absence du temps passé. C'est le constat qu'une fois la cause disparue (physique ou poétique), on prend connaissance de l'effet persistant. La rémanence du soleil est ce qui persiste après son passage dans le ciel. Un exemple simple peut être le coup de soleil. C'est après s'être exposé au soleil sans protection, que notre peau brûle. Les rémanences du soleil est aussi un moyen de se concentrer sur seulement quelques-uns de ces rayons. En effet, le soleil étant un astre quotidien, journalier, presque automatique dans nos vies contemporaines, il faudra échapper à cette simplicité du soleil. Pourquoi les rémanences du soleil simultanément chez Georges Bataille et René Daumal, alors qu'il n'est pas le sujet chez eux ? D'ailleurs, est-il possible de prendre le soleil comme sujet ? Dans le sens du terme sujet qui est de mettre l'objet en dessous pour mieux l'étudier. Or, avez-vous déjà essayé de mettre le soleil en dessous ? Oui, comme dans une flaque par exemple. Le soleil est rarement le sujet chez nos deux auteurs ; il est une composante essentielle à l'environnement climatique et psychologique des histoires qu'il éclaire. Le climat est une rémanence du soleil. Nous regarderons, en première partie de ce mémoire, les détails étincelants des écrits des deux auteurs. Les rémanences du soleil chez Bataille et Daumal posent aussi la question de l'après Bataille et Daumal. Interviendra alors Albert Camus, dont l'oeuvre n'est ni une conséquence ni une suite des deux autres, mais une continuité logique de l'absurdité dû(e au) soleil. Pourquoi ? Pourquoi quoi ? Soleil Cou Coupé comme disait Apollinaire. Mon attrait obsessionnel pour les pourquoi, les comment, les origines, explique que je m'attaque à la question : pourquoi le soleil chez Bataille et Daumal ? Dans la deuxième partie de ce travail, nous passerons par une brève histoire du soleil dans la société occidentale grâce au livre d'Emma Carenini. Puis, nous naviguerons dans l'histoire des arts du siècle précédent Bataille et Daumal, sous l'influence du Marquis de Sade. Enfin il faudra se rapprocher de leur contemporanéité et s'attarder sur les publications d'astronomie et d'astrophysique de l'époque, ainsi que les phénomènes météorologiques qui ont pu se produire et marquer les esprits de cette génération. Dans la troisième partie de ce mémoire, j'explorerai, à travers expériences esthétiques et phénomènes physiques, les multiples définitions d'un sentiment personnel que je nomme glisse. Le soleil se couche, en position horizontale, Égalité devant la mort de William Bouguereau. Là, le soleil glisse derrière l'horizon. Une autre forme de rémanence a lieu, en une plus chaleureuse emprise de mélancolie. Ce tableau m'évoque la glisse, un sentiment que je décrirai comme étant le passage d'un état à un autre, entre descente et ascension, évanouissement et épanouissement. L'apparition et les commentaires d'oeuvres d'art viendront nourrir mon propos, telles des images subliminales.
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