Située au sein de la communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise, l’Abbaye de Maubuisson est une ancienne abbaye cistercienne de femmes, fondée en 1236 par la reine Blanche de Castille. Depuis 2019, ce site d’art contemporain du Conseil départemental du Val d’Oise a pris un nouvel élan grâce à l’intensification de sa programmation, la mise en place de résidences de recherche et d’expérimentation, et l’accueil d’un incubateur d’entreprises. Véritable laboratoire de projets, plasticiens, commissaires et chorégraphes y développent des programmes autour de trois axes majeurs : le patrimoine architectural, la création contemporaine et les espaces naturels. Les résidences proposées aux diplômé·es de l’École des Arts Décoratifs-PSL durent entre deux et cinq mois et sont assorties d’une bourse de vie. Louis Coiffard-Dulac succède ainsi à Balthazar Heisch (Art Espace 2019), Lauren Januhowski (Image Imprimée 2020) et Joséphine Sens (Scénographie 2019), lauréat·es de l’édition 2024.
Son projet de recherche s’articule autour du lien entre l’arbre et la spiritualité, fondé sur la saisonnalité. En réutilisant les codes de la sacralité, il explore le rapport entre l’immensément grand et l’infiniment petit, entre l’intérieur et l’extérieur, ainsi que la cohabitation de différentes temporalités. Son objectif : susciter la perception d’une intimité en forêt, comme un cocon vivant où sol, humus et monde grouillant sous nos pieds deviennent sensibles. Cette rencontre immersive avec la forêt invite à interagir avec le vivant.
Après avoir conçu son abri en mars dernier grâce à la technique de la vannerie, en utilisant de jeunes pousses de frênes encore vivants, et repéré souches et troncs singuliers dans le parc de l’Abbaye, Louis Coiffard-Dulac poursuit désormais l’écriture et les expérimentations de son projet. Celui-ci prendra forme sous la forme d’un mapping et d’un film pilote expérimental, combinant films en macro, banc-titre et stop motion pour les prises de vue en atelier, et captation extérieure en pixilation de son travail de land art. L’ensemble vise à rendre visible l’imperceptible.
Cette attention portée à la forêt et au vivant prolonge, sous un autre angle, les thématiques déjà présentes dans son film de diplôme, L’arbre, le singe et l’oiseau (2022), où la nature, ses symboles et ses récits occupaient une place centrale.