Alice Gajan

Newborns

Alice Gajan

Newborns

Alice Gajan ©Beryl Libault

Cette collection d’accessoires a été imaginée à partir d’un objet unique et familier, souvenir d’un voyage au Cameroun : un masque en bois acheté à Limbé sur l’un de ces marchés où se trouvent tous types d’objets décoratifs destinés principalement aux touristes. Présentés comme des objets authentiques et artisanaux, leur fonction marchande a peu à peu remplacé la fonction rituelle des objets d’art traditionnels qu’ils imitent.

Le projet

Accroché au mur ou posé sur une étagère, ce masque est devenu un banal objet de décoration murale, relégué au rang de bibelot. Ce projet interroge ainsi la notion de reproduction en série et la possibilité de redonner une aura à cet objet, en lui réattribuant une fonctionnalité. Quelle valeur peut alors être accordée à ces artefacts, au-delà de leur simple valeur esthétique et de leur fonction décorative ? La reproduction en série anéantit-elle tout intérêt esthétique ? C’est d’abord sous la forme d’une étude expérimentale de volumes, d’assemblages et de constructions articulées à partir de cuir, qu’a débuté cette collection. L’objet initial réinventé est ainsi affranchi de l’univers auquel il se rattache. Chaque accessoire est pensé comme une réinterprétation singulière de cet objet figuratif sous différentes formes qui tendent vers l’abstraction. Réincarné dans cette panoplie de sacs et de souliers, le masque intègre désormais le vestiaire quotidien de celle qui l’érige en fétiche.