Alice Morthomas

Résumé

"Ce mémoire est une veille de démarches, de manifestes, de projets qui recentrent le vivant au coeur de nos modes de vie et de la création actuelle. Une banque prolifique de références (prolifique, à l'image du végétal) qui esquissent des solutions pour un avenir viable, réconcilié et de proximité avec la nature en milieu urbain. À la manière dont je bouture des bribes de végétaux pour en constituer une composition ornementale, je suis venue ici à la collecte de réflexions qui ré-injectent de la sensibilité dans notre relation au vivant, notre rapport au monde. Cette recherche s'est présentée pour moi comme une opportunité d'étudier la façon dont on considère le vivant aujourd'hui. En bouturant les références que je présenterai, j'aimerais mettre en lumière le potentiel de vecteur social qu'a le végétal sur notre façon d'habiter et de nous soigner. Souligner sa présence dans les mondes urbains pour exprimer sa forte valeur de cohésion sociale sur un territoire. Réfléchir à comment et pourquoi on en est venu à s'en détacher, l'enserrer dans nos espaces intérieurs, le rendre presque inerte et ainsi s'éloigner de tous ses bienfaits aussi pluriels et complexes soient ils qu?il aurait à nous offrir, nous enseigner et nous partager. Il faut rechercher de nouvelles alternatives pour accueillir sensiblement le vivant dans nos espaces habités en leur créant des lieux et célébrer sa plus infime présence. Bien que celle-ci nous paraisse dépourvue de valeurs, portons à nouveau notre regard sur la richesse de la biodiversité que nous offre un délaissé urbain. Mais pas que. Voyons tout le potentiel d'appropriation que ses usagers puissent y avoir. Comment jardiner peut s'apparenter à un moyen de reconnexion à notre territoire. La façon dont on traite nos espaces environnants peut être révélatrice de notre relation au paysage en général. J'y aborde les raisons évidentes de pourquoi il devient impératif dans l'ère dans laquelle nous vivons de réfléchir à de nouveaux scénarios de vie qui intègrent le vivant dans notre environnement. La marchandisation des plantes depuis l'ère coloniale et l'institution de la dichotomie Nature/Culture de la pensée moderne, critiquée par Val Plumwood, témoignent de notre profond détachement envers le monde végétal. J'y parcoure différentes approches d'architectes, de designers, d'artistes qui oeuvrent à accueillir à nouveau sensiblement le vivant dans nos espaces habités, d'autres qui cherchent à préserver et transmettre des savoir-faire locaux et enfin certains souhaitant redonner vie aux essences délaissées. Je me suis aussi questionnée plus globalement sur la façon dont le design peut réagir et agir dans notre environnement en constante transformation"