Joséphine Grillet

Résumé

Chaque jour, notre attention est sur-sollicitée par le monde qui nous entoure. Survolant les choses du regard, nous oublions souvent de les goûter, de les apprécier, simplement d'y faire attention. Alors comment rediriger notre attention ? Il me semble important de questionner aujourd'hui la place que tient la matière dans nos vies et dans la création, quant au traitement et à l'attention que nous lui portons. Faire attention, plutôt que prêter attention, c'est accepter que l'action constitue sa propre fin ; l'effort d'attention portant son fruit en lui-même. Notre aptitude à faire attention apparaît alors comme un bien en soi. Il ne s'agit donc pas de demander à l'attention une chose en échange de cet évènement mais plutôt de laisser cet évènement venir à nous ; de laisser les choses nous apparaître, de se laisser saisir par leur inquiétante étrangeté. De quelle manière notre attention à la matière se manifeste-t-elle aujourd'hui ? Comment la matière apparaît-elle à l'artiste, au scénographe et au spectateur ? Dans quelle mesure ces attentions à la matière diffèrent-elles (en nature, forme, expression) ? Dans quelle mesure communiquent-elles et de quelle manière ? Quels pouvoirs la matière détient-elle et quelles en sont les répercussions sur notre perception, sur notre manière d'appréhender le monde ?