Teryel
Leïla Kiker
Teryel
Inspiré par l’œuvre littéraire de l’écrivaine Leïla Slimani, ce projet revisite l’influence des mythes et de l’oralité dans notre construction sociale. Teryel, personnage primitif omniprésent des contes amazighs, représente une ogresse qui dévore tout cru femmes et enfants.
Le projet
Exilée de la civilisation, elle incarne une figure dérangeante par le renversement des valeurs morales qu’elle sous-tend. Nourri par les traditions nord-africaines, leurs symboles et leur patrimoine matériel, ce projet véhicule un nouveau langage modulaire par l’entremise d’une collection de vêtements et d’accessoires faits d'une même matière. La réalisation de produits 100 % laine – matière indissociable du peuple amazigh – facilite le recyclage vestimentaire, conserve la biodégradabilité et, par son caractère fertile, aide au développement des cultures. Pour cette collection, la fibre – tricotée, tissée et feutrée – se déploie dans des nuances d’écru. La matière se façonne en volume et se drape en rondeurs, afin que les différents produits s’érigent telles des sculptures sensorielles de laine. En écho à la célébration de la fertilité, chaque pièce comporte des découpes révélant des parties du corps, telles que la poitrine et le bas du ventre. Cette mise en avant de la fécondité, étrangère à la Teryel, permet ainsi d’interroger les limites de la maternité.
Légende : aiguilletage, feutrage, thermoformage.