Roméo Ciavaldini

Uncanny Valley

Roméo Ciavaldini

Uncanny Valley

Roméo Ciavaldini ©Mathieu Faluomi

« Uncanny Valley » que l’on peut traduire par « La vallée de l’étrange » emprunte son titre à une théorie du roboticien japonais Masahiro Mori, (publiée pour la première fois en 1970,) selon laquelle plus un robot androïde est similaire à un être humain, plus ses imperfections nous paraissent monstrueuses ou du moins gênantes.

Le projet

Sa théorie permet de comprendre le rôle de l’anthropomorphisme dans nos relations aux choses et ce qui se joue lorsqu’une pièce à l’apparence trop réaliste,ou presque, croise
notre regard, jusqu’à le remettre en question. On utilise le terme de « vallée » pour décrire cette zone dans laquelle chaque progrès fait vers l’imitation du réel amènera plus de rejet. A contrario les éléments imitant le réel sans trop s'en approcher, tel que les peluches et les jouets pourront eux nous sembler sympathiques, voire attendrissants.

Ce transfert ou la confusion qui s’opère entre le vivant et le non-vivant, le réel et le virtuel, la relation particulière et poétique qui les lie, est au coeur de mon travail. Mes pièces présentent une étrange ressemblance, un air de familiarité avec la réalité qui en fait ressortir la poésie. Elles semblent composer une réalité potentielle, des objets flottants dans lesquels, paradoxalement, on peut autant, peut-être même plus, retrouver des sensations ou des lieux qu’on aurait pu connaître.
Le but n’étant pas d'arriver à sembler réel, ni même de le représenter. Mais plutôt de donner une forme d’existence potentielle aux images et lieux qui n'en ont physiquement pas. Donner une place concrète aux espaces fictifs et virtuels qui composent et nourrissent notre imaginaire contemporain en portant un regard sensible sur des images qu'on ne regarde pas.