Enzo Canda

Vêtement image et vêtement objet : une fluctuation au coeur de la distinction sociale

Enzo Canda

Vêtement image et vêtement objet : une fluctuation au coeur de la distinction sociale

    Informations

     

    Design Vêtement

    Sous la direction de Anne Ferrer

    Résumé

    Il suffit parfois de marcher dans la rue pour se rendre compte en effet que l'utilisation du vêtement n'est pas uniforme : formes, couleurs, matières s'allient pour nous donner à voir des habits aussi divers que variés. Ainsi, si le vêtement est visible, multiple et que sa pratique est changeante, se vêtir devient un acte social qui érige l'habit au coeur de la distinction entre les individus. Celui-ci nous permet d'exposer visiblement une certaine forme d'excellence, de marquer une appartenance, ou à l'inverse de s'extraire d'un groupe. Il n'a pas le même poids selon les milieux ou les aspirations. Il existe bien une fluctuation dans sa pratique, son accessibilité et l'aura qui gravite autour de lui. Cette fluctuation des attributs du vêtement est au coeur de la réflexion menée dans ce mémoire. Par nature paradoxal, à la fois intime et public, personnel et collectif, le vêtement est l'outil de la démonstration de l'individualité mais également du lien à l'autre. Une fois observées sous différents prismes, les pratiques vestimentaires, bien qu'individuelles, se rejoignent, et forment des groupes et des tendances. Le prisme des catégories sociales s'impose comme particulièrement évocateur, nous aidant à comprendre les pratiques éparses de l'ensemble d'une société fragmentée. Si aujourd'hui la notion de « classe sociale » est à nuancer, du moins dans les pays développés, l'organisation d'une population selon ses niveaux de richesses et ses us n'en reste pas moins pertinent. Loin de l'analyse marxiste rigoriste, la stratification sociale est en constante évolution et ses frontières sont souvent plus perméables. La pression qu'exerce ce découpage influe sur les individus et leurs comportements, les poussant à mettre en place des éléments de distinction et de démonstration. La pratique vestimentaire n'échappe pas à ces principes et le vêtement s'immisce au coeur des pratiques distinctives. Dans une société occidentale et capitaliste, bien loin d'être uniforme, l'enjeu est de comprendre comment, malgré son usage universel, le vêtement se diversifie pour répondre au besoin de distinction sociale. En cristallisant les multiples aspirations et désirs, son pouvoir distinctif ne peut être assouvi par tous de la même manière. La « valeur » d'un vêtement, notion subjective au coeur de ce principe de distinction, va alors être le fruit de capacités et de calculs différents. Pour tenter de comprendre les mutations du vêtement dans ce contexte de fragmentation sociale, nous définirons deux pôles, deux principes entre lesquels le vêtement oscille pour répondre, au mieux, au besoin de chaque individu. Le premier que nous appellerons le vêtement « objet », correspond à l'idée d'un habit dont la valeur réside principalement dans ses qualités formelles, physiques et matérielles. Le second, le « vêtement image » évoque quant à lui un habit dont la valeur s'appuie essentiellement sur des critères symboliques. Ainsi tiraillé entre sa démonstration et sa physicalité, l'habit mute, pour refléter une dynamique sociale. Entre objet et image, l'usage du vêtement se déplace, tentant de trouver un équilibre entre ces deux principes pour refléter les aspirations de chacun.

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