Corentin Péchon

Résumé

"Ces pages, ces mots, vous les lisez inconsciemment. Certains se verront intéressé, et entamerons la lecture. Mais pour d'autres, feuilleter ces pages ne fais appel qu'à leur sens tactile, à l'odeur du papier, au bruit des pages qui se tournent. Pour ces personnes, Il leur faudra une voix, des reliefs. L'espace intérieur souvent minimisé et englobé dans le terme plus general de l'architecture nous entoure, il fait partie de notre quotidien. Habiter, dormir, travailler. Nous parcourons constamment des spatialités multiples à priori accessible à tous. Pourtant, grâce à une expérience marquant d'une sensibilité certaine, j'ai pu me rendu compte de l'expérience très personnelle et intime que générait l'espace. Comment l'expérimenter de façon plus personnelle que face à nous même ? La déficience visuelle touche aujourd'hui 217 millions de personnes. Elle connait une progression importante liée notamment aux progrès de la médecine et de l'accroissement général de l'espérance de vie. Dans une société visuelle à une époque où l'image est prépondérante, il est essentiel de s'attarder sur la compréhension de cet 5 handicap et favoriser leur inclusions par des questionnements sur notre processus de conception actuel. Comment l'inclusion de la déficience visuelle, frein dans la conception, peut-elle représenter une opportunité dans la production d'une architecture intérieure sensible, confortable et bénéfique à tous ? Cette intention s'inscrit dans une démarche du care , cette pensée engagée de réponses aux vulnérabilités, où il s'agit de donner une place à "l'autre" et en saisir l'opportunité pour trouver des éléments de réponse quant à l'inclusion des personnes atteintes de déficience visuelle dans le domaine de l'espace. Je souhaite envisager l'espace autrement, me mettre au service de ce handicap et apporter des éléments de réponses pour favoriser leur inclusion trop modérée. Comprendre l'espace, se repérer, apprécier l'esthétique... sont tant de choses qui ne rentrent plus en compte de la façon dont on les connaît. La perte de la vue demande effectivement à repenser le rôle de l'expérience et son incorporation dans l'espace, plaçant l'engagement corporel au coeur. Elle doit être l'occasion pour l'architecte de mobiliser, mettre en avant les sens. Ainsi, amener une sensibilité dans la conception spatiale intérieure qui révélera sa richesse sensorielle et qui offrira au plus grand nombre une redécouverte de leur sens, de leur corps et de leur être. Cette recherche représente une introspection sur un domaine connu, dont j'explore l'inconnu. Considérez cela comme une invitation."