Kenza Ka

Résumé

Wakeur métisse (wakeur signifie ce qu'on a en commun en wolof, langue parlée au Sénégal) est le titre de mon mémoire qui, par l'utilisation d'une langue africaine et du français, souhaite convoquer - par un jeu linguistique - le thème du métissage culturel et de l'africanité. À une époque globalisée où les circulations - notamment humaines et culturelles - sont omniprésentes, je m'interroge sur la manière dont la question des origines - soit l'origine d'une personne, d'un savoir-faire, d'un textile - est encore pertinente, les enjeux politiques et identitaires qu'elle implique. Quel est le sens de l'origine lorsqu'une personne, un savoir ou ou objet sera amené à se déplacer, voyager, évoluer, assumer des nouvelles significations et se metamorphoser au gres des métissages? Étant métisse, je me situe entre la France et l'Afrique de l'Ouest, et je me questionne sur les rapports entretenus jusqu'ici dans le domaine culturel entre ces deux territoires : Quel type de relations interculturelles entre la France et l'Afrique de l'Ouest se sont construites de 1931 à nos jours? Cette interrogation nourrit mes réflexions dans le champ de la création textile et me conduit à poser la question suivante : Comment les circulations culturelles entre l'Occident et l'Afrique de l'Ouest nous amènent-elles à repenser la création textile contemporaine? Ce mémoire interroge les dynamiques de domination culturelle qui ont affecté les relations entre ces deux territoires et la manière dont la création textile peut jouer aujourd'hui le rôle d'un vecteur de revendications identitaires. C'est sous le prisme de l'histoire, de l'anthropologie sociale et culturelle et de l'expérience empirique que je souhaite conduire cette recherche.