Amy en enfer
Hugo Blanc
Amy en enfer
Amy en enfer relate les derniers instants de la relation entre Amy et Lucien, un couple errant dans les environnements désertiques et montagneux de la région d’Atacama. Ce court-métrage muet présente de manière fragmentée les moments qui précèdent et qui suivent la rupture entre les deux protagonistes.
Le projet
Ce projet cherche à représenter de manière condensée une situation où les mots ne sont plus nécessaires, où les gestes et attitudes en disent long. Les paysages et êtres vivants rencontrés sur le chemin sont autant d’éléments qui me servent à illustrer les sentiments et passions internes que mes personnages dans leur pudeur n’exprimeront jamais.
Ce récit se présente dans une temporalité altérée, où les souvenirs qui ré-émergent viennent bousculer le présent. En cherchant à m’affranchir de l’ordre dans lequel les événements se déroulent, j’essaie de m’éloigner d’une réalité objective et factuelle, pour me concentrer sur la dynamique entre les personnages et me focaliser sur le sensible qui s’en dégage.
Le court-métrage est animé traditionnellement avec des outils numériques et les décors sont des photomontages. Les images définitives, synthèses de l’animation et des décors sont reproduites en cyanotype. Il s’agit d’une technique de photographie permettant des tirages contact bleus à partir de négatifs échelle 1. Elle me permet d’uniformiser un rendu visuel mixant la photographie et le dessin tout en me laissant le champ libre pour faire varier l’image de l’une à l’autre. Cette image vivante ancre tantôt les personnages dans la trame d’un réel tendant au photographique tantôt les égare dans un environnement qui perd de sa substance, de son sens.
La musique et les ambiances sonores pour appuyer ces variations d’espace et de temps. Le présent silencieux et froid, marque les présences des personnages et matérialise la tension de leur intimité et leur prise dans le réel. Le passé plus en suspend et incertain revêt des notes nostalgiques. les ambiances naturelles des paysages extérieurs cèdent progressivement à l’inquiétant et au surnaturel.