Salomé Perez

Le projet de Salomé Perez débute par une archéologie de l'intime : elle retrouve des pages noircies détaillant son quotidien « kaléidoscopé » par les fluctuations hormonales. Des jours rythmés par l’alternance d’extases furieuses et de contemplations vertigineuses. Tout son être en tension, attentif aux infimes changements environnementaux, en vomissure de lui-même, incapable de différencier ce qu’il projette de ce qu’il reçoit. Le travail de Salomé Perez se présente comme une déambulation au cœur d’espaces étranges et désorientants, où les contours entre sujet et objet s’abolissent pour proposer un rêve symbiotique d’interpénétrations. Il ne s’agit plus de représenter la dichotomie entre corps et décor, mais d’embrasser le mille-feuille synesthésique qui constitue l’expérience vécue. Ses paysages, profondément marqués par le symbolisme, portent en eux l’implicite d’un au-delà-du-visible suintant partout, sur le seuil d’un réel halluciné. Dans l’humeur vitrée donne à voir la chair palpitante du monde qui transperce et caresse Salomé Perez. *L’humeur vitrée est le gel blanc et visqueux de l’œil situé entre le cristallin et la rétine.