Léonie Deschamps

Domestiquer les méduses

Léonie Deschamps

Domestiquer les méduses

Leonie Deschamps ©Mathieu Faluomi

À quoi ressemble une vie après un viol dans l’en- Entre l’oeil et l’oeuvre (tb) fance, lorsque ses réminiscences sont floues voire quasiment absentes ? Impalpables, hors-conscience mais bien vivantes, elles rôdent, plongeant la victime dans des profondeurs inconnues, à la merci de sa mémoire traumatique.

Le projet

La violence passée l’entraîne dans les extrêmes, et ce n’est qu’après vingt-trois ans d’errance qu’elle peut enfin poser un mot sur ce qui lui est arrivé. Pour survivre, faut-il oublier ou se souvenir ?
D’après le récit autobiographique La petite fille sur la banquise d’Adélaïde Bon, cette performance propose une installation sonore et immersive. Cet espace mental interprète le caractère enfoui et hors du temps de la mémoire traumatique. Les mots et les voix de ce récit sont conservés afin de raconter l’errance, la terreur et le chemin vers la résilience. Ils viennent éclairer et faire vivre les reflets de cette mémoire qui jaillit et explose.
À travers un aménagement horizontal composé d’un sol miroir et d’une imposante membrane de bâche permettant l’immersion, cet espace variable traduit les sensations qui resurgissent, ces étouffantes respirations, ces moments suspendus. Corps flottant, corps torturé, sa lourde légèreté rend visible l’invisible après un traumatisme : l’orage intérieur qui éprouve une âme, modèle une identité, régit une vie.