Eyal Haddad

Fangio

Eyal Haddad

Fangio

Eyal Haddad ©Mathieu Faluomi

Fortement inspiré du monde de la Formule 1, Fangio s’attache à retranscrire un mouvement contenu. Guidées par une quête de performance, les formes issues des cahiers des charges de constructeurs tendent vers cet idéal de vitesse. A travers l’étude des phénomènes aérodynamiques, la conception des «bolides» est alors intrinsèque à leur environnement. Réduits à leur essence, elles deviennent ainsi l’expression de l’atmosphère à travers laquelle elles se meuvent. Façonnés par l’air, les Formules 1 subsistent comme des contre-formes.

Le projet

De la propension de ces objets à représenter des flux, j’ai développé un répertoire formel destiné à restituer le mouvement. Ce vocabulaire, basé sur la collecte d’image et une assiduité exemplaire
aux retransmissions des courses automobiles se traduit en des préoccupations d’ordre sculpturale. Ce passage au volume est marqué par une attention particulière au choix des matériaux ainsi qu’aux gestes qui en découle. Porté par un intérêt pour des médiums traditionnellement associés à la pratique du volume et de l’image (moulage plâtre, céramique, sculpture sur bois, gravure, sérigraphie…), j’ai cherché à concilier les formes extraites de l’univers de la F1 avec les techniques convoquées. De ce décalage résulte une abstraction à partir de laquelle j’envisage de nouvelles perspectives.
Véritable sujet ou prétexte à la création, la transposition de cette esthétique de la vitesse lié à la F1 en un langage visuel autonome inaugure de nouveaux prolongements. De la linéarité du séchoir à gravure au moirage que produit la tranche du contreplaqué, cette exposition, plus généralement fait état d’un cycle de travail autour du mouvement.