Héloïse Le Bail

Félin Câlin

Héloïse Le Bail

Félin Câlin

Heloise Le Bail ©Heloise Le Bail

Dur, dur, d’être nouvelle au lycée ! La chatte a beau essayer de s’intégrer, les autres se moquent de ses drôles de manières animales. Va-t-elle réussir, le temps d’une soirée, à réprimer ses instincts félins, et peut-être même conquérir le cœur du beau chien sportif… ?

Le projet

Félin Câlin traite avec humour de l’anxiété adolescente liée à la cruelle hiérarchie du lycée, aux codes rigides et intransigeants, alors même que les corps maladroits, la tête parasitée par des émotions démesurées teintées d’images érotiques, sont particulièrement propices au ridicule et à l’échec. Jouant avec les codes du Teen Movie (Eight Grade, Mean Girls, les Beaux Gosses) et même du film d’horreur (Carrie au bal du diable, Grave), deux genres qui se croisent autour de la sexualité naissante, de l’affirmation de soi et des transformations des corps, Félin Câlin tente de donner à voir la tension entre masque social et soi intime, l’injonction aux codes et à la performance permanente, en m’inspirant de mes propres angoisses démesurées liées aux interactions sociales.
Les comportements animaux incontrôlés de la chatte, tour à tour ridicules et effrayants, sont une métaphore de ce bouillonnement désordonné ressenti lors de mon adolescence. J’avais également à coeur de montrer une protagoniste ambiguë. Bien qu’attendrissante et maladroite, elle est habitée de pulsions tour à tour violentes et érotiques. Je voulais croiser le personnage gaffeur du cinéma burlesque et l’anti héros inquiétant, deux archétypes majoritairement masculins au cinéma. Le trait spontané, tremblant et irrégulier du crayon noir sur papier vient rappeler cette fébrilité des corps adolescents et de leurs interactions : chaque geste, qu’il soit démesurément confiant ou paralysé par l’anxiété, est trahit par la nervosité du trait.