Histoires de fils, de femmes et de trames - Mains à l'ouvrage
Clara Fouchard
Histoires de fils, de femmes et de trames - Mains à l'ouvrage
À l’âge de 8 ans, Clara Fouchard apprend la broderie et le point de croix avec sa mère. Elle lui enseigne l’importance de l’envers : une broderie est réussie si l’envers est aussi beau que l’endroit. Une certaine sérénité émanait dans la répétition des gestes minutieux que requiert cette pratique. Bien plus tard, pendant ses études de design graphique, elle retrouve ce savoir-faire en incluant du textile ou de la broderie dans certains de ses projets, et mène ses recherches sur les relations entre la pratique de l’aiguille et le cinéma expérimental, et plus précisément l’intervention manuelle sur pellicule, brodant des liens entre ces deux techniques.
Le projet
Activité ancestrale considérée comme féminine, la broderie est un symbole de patience et d’obéissance pratiquée dans la sphère privée. Les femmes qui souhaitaient faire autre chose, écrire par exemple, devaient rester dans la pièce commune, explique Virginia Woolf dans Une chambre à soi.
La pratique de travaux manuels les conditionnait à occuper leurs mains, les empêchant de tenir un stylo ou un livre et, par conséquent, de penser et de s’émanciper. Clara Fouchard se réapproprie ce médium afin d’interroger la position de la femme aujourd’hui. Elle mène par ailleurs cette pratique collective avec des femmes dans un centre d’hébergement d’urgence.