I’m afraid I’m not afraid of anything, Mother, history doesn’t falter, it erodes
Clarisse Boncompain
I’m afraid I’m not afraid of anything, Mother, history doesn’t falter, it erodes
« It is summer and as I write this_ a mosquito bite manifests. Like mosquitos our family_has ferocious appetite. »* On peut voir dans l’espace des singularités percées qui s’écoulent librement. Un œuf frappé fond sur des cheveux. Une méduse tatouée flotte avec un dragon sur les omoplates d’une femme. Un étourneau sème des graines psychédéliques en fuyant un barrage hydraulique. Le mycélium émerge entre les moirés de ces figures sublimées sur tissu synthétique.
Le projet
. Les collages sont sculptés, je décompose les images comme si je les mettais à l’épreuve génétique : je les sélectionne, les fragmente, les répète, les mute, les supprime, les lie. Ces assemblages chimériques artificiels sont issus de collectes quotidiennes. Sans restriction, je recombine et polyclone l’empreinte des sujets. Les flux de leurs échanges viennent troubler leur autonomie. La voix de Douglas Engelbart berce les réactions hypersensibles et fait référence au précédent cycle des inquiétudes de 1968. Une année qui abrita ce qu’Alvin Toffler nomme « future shock », un état de conscience incertain du temps présent. Dans cette installation coexistent plusieurs œuvres mêlant poésie, observation du vivant et féminisme. Cet enchevêtrement de formes de vies et d’empathie ordinaire situe le trouble imaginatif dans lequel j’aime me perdre. « I’m afraid I’m not afraid of anything, Mother, history doesn’t falter, it erodes. »*
*Ce sont les mots que j’emprunte à la poétesse Nadia de Vries et, comme elle, lorsque j’écris, un moustique se manifeste.
Légende : installation avec sculptures, son, vidéo, textiles et sujets en croissance.