Clarisse Ricci

Résumé

Une intuition. C'est par intuition qu'en réponse dans le cadre du mémoire, j'ai voulu construire cet objet. En me replongeant dans le film La jetée de Chris Marker de 1962, j'ai voulu exacerber les intuitions que j'ai ressenties lors de ma première lecture de ce film, vu des années auparavant. Je me suis rappelé ces images et ce temps qui boucle sur lui-même, l'épaisseur que j'ai pu ressentir dans ces images mais également l'épaisseur qui m'est apparue entre ces mêmes images. Ce film qui commence par le souvenir d'un homme, empli de failles que nous sommes invités à combler. Textes, voix, images, fondus, superpositions. Un photo-roman emblématique, construit comme un film qui voyage dans des temps à la fois différents et communicants, et où les images se recomposent à la manière d'une mémoire qui cherche à répondre à ces manques. Ce film, pour moi a toujours été un objet pensé par le fragment. On assiste à la mémoire d'un homme, oubliée, dont certains fragments émergent. C'est en me perdant dans ces images, comme dans cette histoire, que la thématique de mon mémoire est apparue. Ici, je traiterai de l'image-fragment. Un fragment c'est l'opposé d’un tout, c'est un morceau prélevé. C'est ce que je ressens en me projetant à la place de ce personnage sans nom, qui tente de retrouver les morceaux manquants de sa mémoire. Par cette fiction, Chris Marker met en évidence l'importance de son travail de fragmentation, dans l'image comme dans la narration; procédé rendu possible non pas par l'utilisation d'une caméra mais par celle d'un appareil photo.