La Traversée – Corps sans corps
Tatiana Da Silva Vaz
La Traversée – Corps sans corps
La Traversée illustre la mutation des corps noirs dans l’espace social et les conflits de valeur sous-jacents auxquels ils sont confrontés au sein de la société européenne. Marquée par un voyage hétéroclite la mettant en présence de normes corporelles plurielles, Tatiana Da Silva Vaz suit, dans ce projet, le cheminement et l’altération d’un corps vagabond qui s’uniformise et perd son authenticité.
Le projet
Ce corps est modelé, martelé, malmené, sous les effets de multiples facteurs imposés à l’individu. Les corps sont des lieux et des enjeux de pouvoir, produits par l’évolution historique ou les conditions économiques et structurelles. La recherche et l’archivage des études menées pour ce projet aux dimensions archéologiques exhalent l’omniprésence de l’image du corps. Tiatiana Da Silva Vaz utilise sa morphologie, sa texture, sa taille et sa couleur, langages très personnels, comme matière première. Les cuirs froissés et sculptés imprègnent la métamorphose de ce corps, tandis que des objets moulés dans des cuirs de différentes nuances migrent vers un registre franc, primitif et terreux. Ces objets perdus, puis retrouvés sur le chemin de cette traversée (sacs, chaussures, masques, bijoux, gants, gisants, peignes), se font les marqueurs du temps et les témoins de cette évolution identitaire. Le récit de cet itinéraire se manifeste par la trace, le pas, la chausse, l’usure. Ce voyage initiatique, dont l’intention première est d’accompagner le processus de développement corporel et spirituel dans un nouvel environnement, se révèle être une exploration intérieure.
Légende : cuir, moulage, sculpture, couture.