Le Mal Dit de Gabrielle, autopsie d’une maison
Margot Bonnafous
Le Mal Dit de Gabrielle, autopsie d’une maison
Le Mal Dit de Gabrielle est à mi-chemin entre un dispositif muséographique – qui montre – et un dispositif scénographique – qui raconte. Ce projet a pour origine la lecture des Fragments du discours amoureux de Roland Barthes.
Le projet
Margot Bonnafous cherche à mettre en relation certaines des notions du texte du philosophe avec l’histoire de sa grand-mère. Ainsi, il s’agit de témoigner d’une relation d’amour qui s’altère. Celui d’une petite fille pour sa grand-mère. À partir de ses souvenirs d’enfant, Margot Bonnafous dresse le portrait d’une maison, celle de sa grand-mère Gabrielle. La maison, de cette manière découverte et racontée, devient le reflet de la maladie qui ronge sa grand-mère, la paranoïa, et les a fait, elle et son frère, quitter ce lieu quand ils avaient 10 ans, par mesure de protection. À travers chacun des fragments de cette demeure, présents sous forme de maquettes, le spectateur entend le récit d’une relation qui se délite à cause de la place envahissante que prend la maladie de Gabrielle. Le dispositif scénique permet au spectateur de traverser une maison reconstituée d’après des souvenirs et quelques éléments photographiques qui restent de son intérieur. Plus le spectateur avance dans le dispositif, construit par sas, plus le passage devient difficile, à l’image de cette relation qui se désagrège.