Josselin Gerval

Résumé

Au delà et en-deçà de notre seuil d'audibilité (doit au-dessus 20 000hz ou en dessous de 20hz) résonne tout un monde avec insolence. À l'aide du matériel adapté, les scientifiques et les artistes (sonore, musicien, field-recordist) réussissent à prélever cette matière sonore qui excède naturellement notre écoute. En nous invitant à tendre une oreille impossible, ces chasseurs de l'inaudible repoussent les limites de l'enregistrement de terrain, du soundscape et de l'écologie sonore. L'écologie sonore est profondément lié à la notion de "paysage sonore" qui lui est co-originaire. Cette écoute "écologique" s'inscrit dans une conception "harmonique" d'un monde ordonné, qui ne se donne pas uniquement à entendre mais à "entendre-dire". L'écoute écologique nous "synchronise au monde". Cependant, l'expérience de l'inaudible, entendre ce qui d'habitude s'absente du réel, c'est faire l'expérience d'un espace ineffable, qui ne s'offre pas à facilement à nos oreilles et à notre conception du réel. Pourtant, ces sons sont vecteurs d'informations, ils sont témoins de certaines activités du monde.